L’heure des courbettes et des politesses est passée : la Grèce rentre maintenant « dans le dur » avec l’Europe avec comme objectif la réduction de sa colossale dette.
Ce mercredi 11 février, se tient en effet une réunion à haut risque, pour la Grèce comme pour l’Europe, durant laquelle les ministres des Finances de la zone euro ont convenu, en urgence, de se voir pour évoquer le cas grec. Il sera suivi jeudi d’un sommet européen; puis lundi prochain, ce sera au tour d’une nouvelle réunion des ministres des Finances (Eurogroupe).
Tractations en coulisses
Trois rendez-vous où les tractations et les négociations iront bon train — et on imagine que si un accord n’est pas trouvé, l’UE et la Grèce tenteront de trouver un terrain d’entente jusqu’à la date fatidique du 28 février : ensuite, l’Union sera en mesure de s’opposer aux mesures de financement d’Athènes.
La Grèce est ici entrée dans une zone dangereuse : sans financement de ses partenaires de l’UE, le pays ne peut guère que sombrer, car il est impossible pour lui d’aller se financer sur les marchés internationaux. Mais le nouveau gouvernement d’Alexis Tsipras entend aussi desserrer le nœud de l’austérité imposée par ses créanciers, ce d’autant que la rigueur à tout crin a démontré, dans une large partie, qu’elle empirait les choses plutôt que de les arranger.
Le choc des vertueux contre les dépensiers
L’Allemagne exige que la Grèce se plie à une stricte discipline budgétaire. La Grèce veut au contraire bénéficier d’une plus grande souplesse. Mais le temps ne joue pas en faveur de Tsipras : les caisses du pays se vident de plus en plus rapidement; d’ailleurs, le ministre des Finances grec, Yanis Varoufakis, est devenu adepte de la realpolitik : il s’agit désormais de rechercher des financements rapidement, au travers d’un crédit-relais jusqu’à l’été. Le grand soir de la dette est repoussé aux calendes.