Lundi 18 janvier 2021 dernier a marqué le 17e « Lundi Bleu », considéré comme le jour le plus déprimant de l’année. Cette journée, initialement inventée par le voyagiste britannique Sky Travel en 2005, avait pour but d’inciter les individus à réserver des vacances via une campagne de publicité.
Cette idée partait notamment du constat que ce troisième lundi de l’année rassemble plusieurs éléments négatifs pouvant impacter le moral. Le début de la semaine, le salaire du mois qui n’a pas encore été payé et l’effet encore ressenti des dépenses des fêtes de fin d’année, le temps maussade et l’abandon des bonnes résolutions, sont autant de critères qui invitent à l’évasion et à penser à ses prochaines vacances. Si cette journée fait généralement sourire, en 2021 elle s’inscrit dans une réalité plus sombre avec une pandémie qui dure et peine à s’en aller, et des perspectives d’évasion compromises.
L’impact sur le moral et la santé mentale des individus est donc une réalité. Une étude OpinionWay pour le cabinet Empreinte Humaine conduite en décembre 2020 indique que la moitié des salariés français se trouvent en situation de détresse psychologique avec la crise sanitaire. Un mal qui ne doit pas être ignoré par les dirigeants d’entreprises.
Le facteur humain : clé du bien-être
Le bien-être des employés repose sur une approche axée sur l’être humain, qui vise à aider les individus à trouver un juste équilibre entre les aspects de leur vie qui leur tiennent à cœur. Non seulement cette démarche est souhaitable d’un point de vue organisationnel, mais elle a aussi un réel impact sur le succès d’une entreprise. Avec des enjeux aussi importants, cela va tout simplement de soi : les équipes des ressources humaines doivent veiller à faire tout leur possible pour contribuer au bien-être de leurs employés.
La plupart des entreprises abordent le management à distance et la possibilité pour les employés de travailler à domicile, uniquement d’un point de vue technique. Dans ce contexte, le bien-être revêt une importance encore plus grande, notamment face aux statistiques alarmantes publiées quotidiennement sur l’influence du télétravail sur la santé mentale. C’est d’autant plus critique maintenant qu’il est mis en place par défaut pour toute entreprise en mesure d’appliquer ce format avec ses employés. Or, ces mesures sont basées sur la conjoncture et la crise, et non sur l’humain. Ainsi, il importe peu que les employés vivent dans des logements partagés, qu’ils doivent composer avec l’enseignement à domicile ou qu’ils vivent seuls, l’impact de cette organisation sur le bien-être de chacun peut exercer des pressions et générer contraintes différentes.
Il est donc plus que nécessaire de trouver des moyens d’aider les employés à continuer d’apprendre, de se connecter et de créer des liens sur le plan personnel. Par exemple, au lieu d’une réunion annuelle en personne et hors site, une entreprise peut organiser un sommet en ligne consacré à la collaboration, à l’apprentissage, aux intervenants externes et à des expériences ludiques pour tous les employés. Investir dans des programmes de coaching et de formation des cadres permettrait notamment d’aider les managers à soutenir leurs propres équipes dans le contexte actuel.
Identifier ce qui relève du bien-être en entreprise
Pour comprendre les différents éléments qui relèvent du bien-être, il est nécessaire de tenir compte de cette notion dans son ensemble ; cela comprend également les besoins mentaux et émotionnels, physiques, financiers et familiaux/sociaux. Les équipes de direction peuvent et doivent prendre un certain nombre d’initiatives pour veiller à ce que les employés se sentent écoutés et pris en charge. Par exemple, le PDG peut diffuser des communications hebdomadaires auprès des employés ; ces initiatives sont généralement bien accueillies par ces derniers qui, dans ces périodes d’incertitudes ont besoin d’informations, et de communication de la part de leurs directions – il est essentiel de veiller à ce que les salariés reçoivent toutes les informations et ressources disponibles en rapport avec la pandémie. Pour aller plus loin, organiser des échanges informels entre les équipes managériales et les dirigeants de l'entreprise permet d’aborder le ressenti des employés et de trouver les solutions et les mesures afin de mieux les aider.
Depuis que les foyers sont devenus des lieux d’exercice professionnel, la notion de qualité de vie au travail a évolué vers un bien-être global. En effet, l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée a fait son temps et les entreprises doivent désormais l’envisager sous l’angle de l’intégration des deux sphères. Comme chacun vit cette situation à travers le prisme de ses propres réalités, il est difficile de définir quelle est la question la plus importante, bien que la santé mentale constitue une préoccupation de premier ordre actuellement. La bonne approche, à ce stade, est de nouer un contact étroit avec les employés et de comprendre leur situation ainsi que la manière de répondre à leurs besoins individuels. Il est essentiel que chaque problème soit abordé en tenant compte de tous les points de vue. Pour ce faire, le ressenti des employés est clé pour naviguer ces flots d’incertitudes et assurer à la fois la productivité, l’engagement des employés, et la pérennité de l’entreprise.