Moscovici : La France ne peut plus être le plus mauvais élève de l’Europe

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Par Aurélien Delacroix Modifié le 11 mars 2015 à 7h23
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0,2Un écart de 0,2 point de PIB entre le déficit structurel et celui calculé à Bruxelles persiste.

Ce qui est vrai à Paris ne l’est plus nécessairement vu de Bruxelles. Pierre Moscovici, l’ancien ministre de l’Économie de François Hollande, est devenu commissaire européen à l’Économie. Une position qui lui permet de mieux cerner les problèmes de l’Hexagone… et de donner la leçon au pays.

Dans une interview au Figaro, Pierre Moscovici étrille Paris. La France, selon lui, doit réaliser de nouveaux efforts afin de réduire encore plus le déficit structurel : « Il subsiste un écart reconnu de 0,2 point de PIB entre le déficit «structurel» programmé à Paris et celui escompté à Bruxelles, soit de l'ordre de 3 à 4 milliards d'euros. Ce n'est pas rien ».

Baisser le déficit structurel

Il estime que le gouvernement doit prendre les mesures qui s’imposent avant le 10 juin pour que ce déficit structurel se résorbe et que Paris rentre de nouveau dans les clous européens, et ces décisions « seront prises », a-t-il eu l’assurance. Le commissaire à l’Économie explique également que la France était dans l’incapacité de revenir à un déficit de 3% de son PIB en 2015, ce qui explique le report de l’échéance de deux ans, jusqu’en 2017. Mais gare : « la nouvelle trajectoire budgétaire est exigeante en 2015, 2016 et 2017 ».

Si 2015 semble réglé avec la promesse du gouvernement français de réaliser jusqu’à 4 milliards d’euros d’économies, les deux années suivantes ne seront pas de tout repos : « 2016 et 2017, c'est tout sauf un cadeau », prévient-il. Un « effort supplémentaire » sera demandé à Paris pour réduire encore le déficit structurel, de respectivement 0,8 et 0,9 point du PIB. Un effort « important mais justifié », souligne Pierre Moscovici.

Une stratégie claire et cohérente

C’est que « la France obtient un deuxième délai de deux ans, elle ne peut plus être le pays de l'euro qui a le plus mauvais résultat dans ses finances publiques ». Pour ce faire, le gouvernement doit mettre en place une stratégie claire et cohérente de baisse du déficit et s’engager dans une trajectoire de désendettement qui permettront de « retrouver des marges de manœuvres ».

Le commissaire salue néanmoins l’esprit de réformes qui souffle en France : loi Macron, discussion sur les retraites et le dialogue social… Reste que la Commission se montrera « attentive et exigeante » car le pays doit rétablir sa compétitivité afin de réduire les déficits. Il faut que «  le gouvernement français nous dise quelles réformes il va prendre, dans quel délai, sous quelles forme ».

La Commission européenne attend des efforts soutenus de la part de Paris.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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