Aux quatre coins du monde, de nombreux réseaux routiers en zone urbaine sont saturés. Ce phénomène de congestion augmente la durée des trajets des conducteurs, accentue la frustration au volant et réduit la fluidité du trafic. Il est également à l’origine d’importants risques pour la santé publique associés à une mauvaise qualité de l’air. Lorsqu’ils sont accumulés, ces effets impactent, de façon négative, la qualité de vie des habitants et le développement durable des villes.
Selon une étude réalisée par INRIX, leader mondial des services d’info-trafic, les habitants de la périphérie de Los Angeles ont passé plus de 100 heures dans les embouteillages au cours de l’année 2017, et aucune autre ville dans le monde n’a fait mieux. En parallèle, les embouteillages londoniens ont coûté 2 430 livres (environ 2 726 euros) à chaque conducteur de la région, soit un montant total de 9,5 milliards de livres (10,65 milliards d’euros) pour l’ensemble de la capitale.[1]
Un sacré casse-tête pour les autorités urbaines
Il va sans dire que la gestion de la circulation est un problème majeur pour les administrateurs des villes, surtout dans les métropoles où l’urbanisation et une croissance économique rapides ont entraîné une augmentation considérable du nombre de véhicules sur les routes.
Pour trouver des solutions à long terme, les autorités urbaines cherchent à déterminer les principales causes de la congestion routière. Trois causes premières des embouteillages ont été identifiées à ce jour. La quantité excessive de véhicules sur les routes, les stationnements illicites et le nombre trop important de travaux sont autant de facteurs qui participent à la formation de bouchons dans les villes du monde entier.[2]
Des solutions technologiques comme réponse aux problèmes
Pour beaucoup de villes, la construction de nouvelles routes n’est pas envisageable ; et ce pour plusieurs raisons : l’espace disponible est insuffisant, les activités économiques perturbées ou encore aux contraintes budgétaires inhérentes. Dans de telles circonstances, les autorités urbaines se tournent vers les technologies intelligentes pour augmenter la sécurité des automobilistes et réduire les temps de trajet.
Parmi les technologies disponibles et conçues pour réduire la densité de circulation, la vidéosurveillance dernière génération se détache du lot. Les innovations en matière d’intelligence artificielle (IA) et le Deep Learning ont notamment transformé les standards du marché, en alertant en temps réel les opérateurs que des perturbations ont lieu sur le réseau routier, par exemple. Ces derniers peuvent alors agir immédiatement en sécurisant certaines voies et en participant à la fluidité du trafic.
En exemple, la Mairie de Paris a récemment déployé 1 200 nouvelles caméras de surveillance. Un des objectifs de cette démarche est de régulariser le trafic, en redonnant un ‘cadre’ aux automobilistes mais aussi aux cyclistes et piétons.
Cette initiative est possible grâce au développement technologique d’une intelligence artificielle basée sur la reconnaissance vidéo.
Trois solutions basées sur la vidéosurveillance intelligente pour désengorger le trafic en milieu urbain
Certaines solutions vidéo issues de la prochaine génération de technologies sont déjà en utilisées dans plusieurs villes. Elles réduisent considérablement la congestion et le temps passé sur la route. En voici trois exemples :
- Système de guidage routier
Ce type de solutions repose sur l’installation de caméras intelligentes au niveau des intersections pour surveiller et envoyer des rapports sur la densité de circulation en temps réel. Simple de fonctionnement, il consiste à étudier la circulation sur plusieurs voies spécifiques et à calculer le nombre de véhicules à un ou plusieurs endroits prédéfinis. Les données sont ensuite envoyées au centre de gestion du trafic où les opérateurs les utilisent pour repérer les embouteillages dans la ville.
Fondamentalement, cette vue d’ensemble du trafic à l’échelle d’une ville permet aux opérateurs d’agir en temps réel pour réduire les causes profondes de la congestion routière, telles que l’utilisation inappropriée des voies réservées aux autobus et le stationnement illicite. En cas d’incident, les solutions de guidage du trafic routier sont une source d’informations non négligeables pour les automobilistes : installées à chaque intersection, elles indiquent aux usagers de la route quelles sont les conditions de circulation, calculent le temps moyen nécessaire pour atteindre une destination et, si les ralentissements sont trop importants ou persistants, proposent des itinéraires alternatifs ou d’autres solutions pour voyager.
La vidéosurveillance a déjà fait ses preuves et pourrait bien se montrer indispensable dans la gestion du trafic routier ; encore reste-t-il à l’intégrer à des systèmes et algorithmes issus de tierces parties. Cette évolution permettrait aux opérateurs de visualiser les données relatives au trafic sur des cartes de la ville et de les transmettre efficacement au centre de contrôle, aux conducteurs et aux services d’intervention d’urgence notamment.
- Contrôle des feux de circulation
Plusieurs solutions existent pour assurer la coordination des feux et permettre une circulation aussi fluide que possible. Elles s’appuient sur les données des systèmes de guidage routier pour étudier l’état du trafic à différentes intersections et signaler celles à l’origine d’embouteillages. Pour obtenir de tels résultats, des caméras connectées ont été installées aux intersections concernées pour calculer le nombre de véhicules en transit et la longueur des files d’attente. Les données collectées sont immédiatement transmises au système de contrôle de la circulation qui s’évertue alors d’équilibrer les flux de véhicules en régulant la durée de cycles des feux.
Ainsi, la priorité est donnée à un axe, puis à un autre, pour répondre aux besoins en temps réel. Ce système réduit considérablement la durée des trajets, la frustration des conducteurs et la nécessité de mobiliser les forces de police lorsque de forts ralentissements ne concernent qu’une voie spécifique.
- Dispositifs de surveillance routière
Dans de nombreux cas, les embouteillages sont dus à des comportements illégaux ou irresponsables, à l’instar des stationnements illicites ou de l’utilisation non autorisée des voies réservées aux bus. Grâce aux caméras de surveillance routière, il est désormais possible de détecter en temps réel des écarts de conduite, tels que la circulation à contresens, les demi-tours interdits ou les stationnements illicites, et d’en informer les opérateurs des centres de contrôle de la circulation pour qu’ils puissent alerter immédiatement les autorités. Ce genre de dispositifs permet une plus grande réactivité en cas de conduite illégale ou irresponsable, et évite la mise en place d’obstacles sur la route tout en responsabilisant les conducteurs.
En plus de participer à la réduction des embouteillages, les solutions de vidéosurveillance routière peuvent également améliorer la sécurité publique. Par exemple, elles peuvent être utilisées pour détecter les conducteurs n’ayant pas respecté un feu rouge ou conduisant dangereusement, et pour prendre les mesures appropriées à leur encontre.
Des solutions synonymes d’avenir meilleur pour les villes engorgées
La vidéosurveillance intelligente est LA solution pour les nombreuses municipalités jugeant la gestion du trafic urbain comme un problème prioritaire. En surveillant la circulation en temps réel, la mise en œuvre de ces solutions permet de prendre des mesures immédiates face aux goulots d’étranglement : la frustration des conducteurs, les ralentissements et l’impact négatif de la circulation sur la qualité de l’air s’en retrouvent réduits. En outre, la détection en temps réel des écarts de conduite améliore le comportement général des automobilistes sur la route, réduit le nombre d’incidents et sauve des vies.
De plus en plus d’autorités urbaines réalisent à quel point les dernières solutions en matière de vidéosurveillance routière sont avantageuses ; et leur adoption est en plein essor. Ce phénomène est particulièrement visible dans les villes qui ont réussi à créer des cadres de réglementation et de financement adaptés pour les mettre en œuvre.
[1] https://inrix.com/scorecard/
[2] https://www.thb.gov.hk/eng/boards/transport/land/Full_Eng_C_cover.pdf