Si vous trouviez que votre paquet de cigarettes coûtait cher, prévenez votre banquier : si la dernière étude Microeconomix était véritablement prise en compte par le législateur, alors il faudrait débourser deux fois plus pour s’en mettre plein les poumons.
Le cabinet de conseil a calculé le coût social du tabac, en prenant en compte tous les paramètres. Sans trop de surprises, les cigarettes représentent un poids très lourd dans les comptes de l’État, mais aussi des entreprises.
Le tabagisme pèse lourd
Le coût du tabagisme supporté par l’intégralité de la société française s’élève à 15,7 milliards d’euros, d’après les comptes de Microeconomix. Si les fumeurs devaient éponger seuls cette somme vertigineuse, le prix du paquet passerait de 6 euros à… 13 euros !
Le calcul prend en compte les dépenses de santé liées au traitement du tabagisme, qui se montent à 16,3 milliards par an. À cela, on ajoute les impôts et taxes que les contribuables morts prématurément ne peuvent pas payer (3,3 milliards), ainsi que les dépenses pour la prévention et la recherche médicale, qui représentent 55 millions d’euros.
Plus cher ou moins cher ?
L’État prélève des taxes, y compris la TVA, sur chaque paquet de cigarettes. Le budget de la nation encaisse 14 milliards d’euros, auxquels on ajoute les cotisations de retraite (6,6 milliards) que les fumeurs décédés ne prendront pas. Si l’on s’en tenait là, le paquet devrait coûter 38 centimes… de moins ! À 6,62 euros, le prix du paquet tel que calculé par Microeconomix est moins cher que celui du paquet de référence.
Oui mais voilà, le calcul n’est pas terminé : quid de la perte de richesse subie par les entreprises ? Les fumeurs morts « avant terme » ne sont évidemment plus productifs. Le cabinet estime donc ce coût à 16 milliards d’euros… L’État doit donc financer le différentiel, soit 15,7 milliards. CQFD. Et si l’État voulait équilibrer les comptes, le prix du paquet devrait s’établir à 13,07 euros.