L’Italie c’est moins loin que la Chine et que Wuhan, sacrément moins loin et terriblement plus proche. En fait l’Italie c’est la France, c’est l’Europe, eux, c’est aussi nous.
Vendredi, les Italiens étaient aussi prêts qu’un pays puisse l’être, et puis nous aussi nous sommes prêts, comme les scouts… prêts, mais pas préparés.
Il aura fallu un week-end, plus de 150 cas au moment où j’écris ces lignes, pour que les plans établis s’effondrent face à la réalité, à la complexité, à l’imprévoyance non pas seulement des mamamouchis d’ici et d’ailleurs, mais aussi et surtout à la nôtre, notre imprévoyance collective.
Il y avait peu de chance que le confinement chinois tienne.
Il y avait peu de chance que le confinement singapourien, hong-kongais, malais, puis thailandais, puis coréen tienne.
Le temps de la préparation pour chacune et chacun de vous est, à mon sens, venu. Sans précipitation, et sans panique puisqu’il s’agit de prévoyance, et aussi d’anticipation mais désormais c’est à chacun de décider.
Décider quoi ?
Une chose simple.
Ceux qui veulent persister à croire que c’est une simple grippette, qu’ils le croient, et n’imaginez pas que l’or ou l’argent vous sauvera la vie… l’or ne se mange pas, nous le savons tous. Nous savons tous aussi que si c’est aussi grave que cela à l’air de l’être, alors l’économie s’effondrera, car nous sommes face à un cygne noir parfait. Mieux vaut avoir du riz et des conserves et des médicaments à court terme. Si vous avez 10 millions d’euros, vous aurez intérêt à placer 10 000 euros en sacs de riz, pour le reste… l’or fera l’affaire, mais là n’est pas le sujet pour l’essentiel des gens. A long terme, l’or devrait simplement porter la valeur dans le temps et valoir encore quelque chose à la sortie de cette crise dont la durée peut être estimée de 24 à 36 mois.
A Milan c’est la panique et les supermarchés se vident, sans oublier qu’aller traîner tous ensemble dans un tel endroit quand un virus se propage ce n’est pas la meilleure des idées. Le temps de la préparation donc.
Source Corriere Della Sera ici
Le monde est en train de s’éteindre.
Ce que je veux vous dire, et ce que j’explique dans le JT de la semaine, c’est que progressivement, sous nos yeux ébahis et hallucinés, c’est notre monde qui petit à petit est en train de s’éteindre.
La disparition de la Chine de la production mondiale, alors qu’elle en est la principale usine, est un sacré problème. Mais si nous rajoutons le Japon, la Corée du sud, ou encore l’Italie, et en particulier la partie la plus industrieuse autour de Milan les soucis vont devenir tout simplement ingérables. Nous sommes dans un système mondialisé, et la circulation est en train de cesser…
Les conséquences seront sociales, économiques, mais nous allons surtout avoir des problèmes très importants d’approvisionnement et de disponibilité de produits.
Apple est à l’arrêt pour tous ses i-bidules.
Mais depuis deux jours, Samsung est également à l’arrêt pour ses usines coréennes.
L’Italie est en quarantaine à 60 kilomètres de Milan et seul l’isolement fonctionne réellement pour ralentir l’épidémie.
Bref, lorsque vous entendez le chant du Cygne Noir, le temps de l’anticipation est venu. Il reste désormais peu de temps. Mettre ce temps à profit pour soi, pour ses proches, pour les siens, mais aussi pour les autres est important. Plus nous serons nombreux à être résilients plus notre nation sera robuste face aux aléas.
Pour ceux qui ne savent pas trop par quoi commencer, restons simples et pratiques. A Wuhan, cela fait un mois que les Chinois ne peuvent pas sortir des chez eux. Les Italiens ne feront sans doute pas mieux, et nous itou. Alors, restons humbles, et partons du principe prudent que ce qui arrive à nos amis Chinois, peut nous arriver demain, à une vitesse fulgurante d’après ce que l’on voit en Italie. Alors un mois de nourriture d’avance c’est un minimum. 2 mois, c’est nettement mieux, cela vous évitera de courir avec la foule. 3 mois pour ceux qui le peuvent…. et puis un peu de « rab » pour les voisins imprévoyants, car nous devons tout faire pour ne pas renier notre humanité.
Comme disait Saint-Exupéry, « l’homme se découvre quand il se mesure avec l’obstacle ».
Nous allons être rudement servis.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !