Impôts, charges : les entreprises, matraquées, ne font toujours pas de gras

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Par Aurélien Delacroix Modifié le 27 mars 2015 à 6h51
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29,7%En 2014, les entreprises ont dégagé un excédent brut d?exploitation de 29,7%.

Ce qui est bon pour la consommation ne l’est pas nécessairement pour les entreprises. Ce qui peut passer pour un paradoxe s’explique assez facilement : en 2014, les entreprises ont versé des augmentations de salaires largement supérieures à l’inflation.

L’an dernier, le salaire moyen a progressé de 1,6%, alors que l’inflation s’est contenté de 0,5%. La différence de 1,1% part dans la poche des salariés qui retrouve ici du pouvoir d’achat : la consommation s’en porte mieux, mais les marges des entreprises en prennent un coup.

Des marges qui reculent

Le problème, c’est que la productivité des employés n’a pas progressé — pire, elle a même reflué a indiqué l’Insee. Mais pourquoi les entreprises acceptent-elles de verser de si généreuses augmentations de salaires ? D’une part, parce qu’elles ont mal évalué le niveau de l’inflation. Impossible de les en blâmer ici, puisque personne n’avait prévu un taux aussi bas.

L’autre explication est franco-française. Lors des négociations avec les syndicats, le patronat acceptent ces augmentations afin, en quelque sorte, d’acheter la paix sociale. Le résultat que l’on connait pèse sur les marges des sociétés. L’excédent brut d’exploitation a été de 29,7% en 2014, un chiffre en baisse de 0,1 point par rapport à 2013 !

Les mesures gouvernementales sans effet

C’est particulièrement préoccupant alors que ce sont les marges qui permettent d’alimenter la croissance des entreprises, qui peuvent ainsi investir dans le développement et embaucher. Problématique dans un pays dont le taux de chômage tourne autour de 10%…

Cette baisse des marges est d’autant plus déprimante que le gouvernement a mis en œuvre son CICE. Le Crédit d’impôts pour l’emploi et la compétitivité a pour vocation de remplumer les marges des entreprises, pas de financer les hausses de salaire. Mais les 9 milliards d’euros versés l’an dernier n’ont pas eu les effets escomptés. Et il y a fort à parier que dans ces circonstances, le Pacte de responsabilité, qui consiste à reverser 40 milliards d’euros aux entreprises d’ici 2018, ne provoquent les mêmes effets.

Les entreprises se montrent trop généreuses pour les augmentations de salaires.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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