Opération du Saint-Esprit ou opération de la mafia ? Pour le moment, c’est encore difficile à dire et personne ne veut réellement se mouiller pour expliquer la mystérieuse multiplication de billets de 500 euros en Italie.
Le quotidien La Repubblica a, sur la base des chiffres de la Banque d’Italie, relevé un particularisme local bien particulier. Depuis 2010 en Italie, les banques ont mis en circulation 12 millions de billets de 500 euros ; mais étrangement, les Italiens ont utilisé eux près de… 100 millions de ces coupures !
Les clients amateurs de grosses coupures
Les clients des banques italiennes ont versé sur leurs comptes pour 37 milliards d’euros en grosses coupures de 500 euros, soit pratiquement huit fois plus qu’il y a de billets en circulation. Il y a là comme un malaise : comment expliquer cette différence sensible ? Il faut savoir que ces billets sont la monnaie préférée de la mafia et des trafiquants en tout genre. Et ce malgré — ou grâce — les législations en vigueur.
En 2012 en effet, le gouvernement Monti a décidé de l’illégalité d’acheter des biens en liquide pour plus de 1 000 euros. De plus, depuis 2007, les banques doivent signaler les opérations « suspectes » dont les montants sont supérieurs à 15 000 euros. Or, c’est justement à partir de 2012 que les versements de billets de 500 euros sur les comptes bancaires ont commencé à devenir monnaie courante, si on ose dire : cette année, ils sont passés à 10 milliards d’euros, alors que l’année précédente, ils n’étaient que de 4,2 milliards…
Les grosses coupures attirent les brigands
Il est reconnu partout dans le monde que les grosses coupures sont particulièrement prisées des organisations mafieuses. D’ailleurs, les versements en billets de 500 euros sont très élevés dans les régions exportatrices du nord de l’Italie, là où les valises de billets circulent plus franchement. La Banque d’Italie, face à ces révélations, a préféré s’en tenir à un prudent démenti, parlant d’activités qui ne sont pas nécessairement illicites.
