Même s’ils la jouent modeste, les hôtels français ont remporté une large victoire contre Booking.com, le leader mondial des réservations en ligne. L’Autorité de la concurrence s’est rangée du côté des professionnels, avec des décisions fortes qui auront un impact sur toute l’industrie européenne.
Booking.com, avec 750 000 nuitées réservées partout dans le monde chaque jour, est le leader mondial pour cette activité. Il a l’assise et la surface suffisante pour imposer ses décisions commerciales, notamment auprès des hôteliers qui ne peuvent que se soumettre aux désidératas de la filiale de Priceline.
Une chambre sur quatre réservée en France sur Booking.com
Sauf que la décision de l’Autorité de la concurrence français, épaulée par ses homologues suédois et italien, va rebattre les cartes et rééquilibre les relations entre les professionnels de l’hôtellerie et le géant né aux Pays-Bas. Le grand changement est la restriction de la cause de parité, qui imposait jusqu’à présent aux hôtels de proposer les mêmes prix à tous les sites.
À partir du 1er juillet, les hôtels gagneront de nouvelles marges de manœuvre : ils pourront non seulement moduler leurs prix selon les sites de réservation, mais également proposer des volumes de chambres différents — quitte à favoriser certains sites au détriment d’autres, obligeant ces derniers à afficher l’infamante mention « Aucune réservation disponible pour ce site ». Les hôtels peuvent de plus communiquer une promotion directement sur leurs propres sites web, à laquelle ils pourront ajouter un système de fidélisation propre.
Les hôteliers maîtres de leur destin tarifaire
Les professionnels de l’hôtellerie auront la possibilité de placer les prix de leurs nuitées en fonction de la commission imposée par les sites (jusqu’à 22% chez Booking.com), ce qui aura pour effet de réveiller la guerre des prix chez les centrales de réservations en ligne. De fait, Expedia, le deuxième plus important site du marché, ainsi que tous les autres, seront affectés par ces changements. À terme, c’est toute l’Europe de l’hôtellerie qui devrait connaître un bouleversement.