C’est l’épilogue — peut-être… — d’un feuilleton qui a depuis longtemps dépassé le stade du surréalisme. Les fameux portiques qui devaient mesurer le passage des camions pour calculer l’écotaxe font l’objet d’un appel d’offres qui va coûter des centaines de millions d’euros à l’État.
L’écotaxe et son abandon sont une vraie plaie d’argent pour des caisses de l’État qui ne sont déjà pas bien garnies. Il y a deux mois, les services du gouvernement passaient un appel d’offres afin de démonter, recycler et détruire 170 portiques. Avec à la clé une facture conséquente qui rajoutera des millions d’euros supplémentaires, alors que l’État s’est déjà engagé à verser 800 millions à Ecomouv’, la société privée qui devait gérer pour le compte des autorités l’ex taxe sur les poids lourds.
Plus de 800 millions d’euros de dédommagements
Les entreprises qui s’engageront dans cet appel d’offres auront pour mission de déposer les équipements du dispositif écotaxe, notamment les fameuses « structures porteuses du type portique ». Démontage, remise en état et recyclage sont au programme de ces sociétés, ce qui leur donnera du travail pour de nombreux mois.
Une facture qui ne cesse de s’alourdir
La facture, telle que calculée par Le Figaro, reviendrait entre 40 000 et 75 000 euros par portique, soit un coût total de 13 millions d’euros ! Voilà qui revient très cher cette aventure tuée dans l’œuf suite aux manifestations des « bonnets rouges » en Bretagne et ailleurs. La facture sera payée par tout le monde, ce d’autant que l’absence de mise en place de l’écotaxe représente déjà un manque à gagner de 450 millions d’euros par an, qui sera en partie compensé par une hausse de 2 centimes des taxes sur le diesel.
Politiquement, le dossier laissera aussi des traces, ce d’autant qu’il s’agit d’une affaire née sous le gouvernement Fillon : on voit mal dans ces circonstances comment l’opposition osera critiquer le gouvernement dans ces conditions.