Nous traversons une période de crise économique et sociale dont nous ne connaissons pas encore l’ampleur. L’onde de choc paraît presque imperceptible alors que nous sommes nombreux à être heureux de retrouver une part de liberté dont nous avons été privés. Des pans entiers de notre économie sont pourtant dans des situations critiques ou difficiles : l’économie créative, la culture, l’évènementiel, mais aussi l’automobile, l’ameublement, les medias ou encore le tourisme. Faillites et licenciements reviennent dans nos conversations, et la question de l’emploi au cœur des préoccupations.
Économie, climat : du jamais vu sur tous les fronts
La contraction du PIB qui pourrait atteindre deux chiffres le confirme, comme les violences plus sourdes sur les plus précaires, l’intérim est en berne, et les entreprises les plus fragiles, la sous-traitance et certaines prestations de service.
Face à ce constat, que devons-nous faire ? Le redémarrage peut s’impulser comme avant, sans tenir compte d’une urgence climatique qui devient chaque jour de plus en plus palpable. Selon la Banque de France, le PIB a chuté d'environ 6% sur les trois premiers mois de l'année, soit la pire performance trimestrielle de l'économie française depuis 1945. Mais n’omettons pas que le mois de mai a également été le plus chaud depuis que l’on enregistre les températures sur notre planète, à savoir 1880. Les défis sont donc historiques.
Redonner confiance aux investisseurs privés
La puissance publique devra agir pour la relance et redonner confiance aux investisseurs privés, légitimement frileux en cette période de forte incertitude. Près des deux tiers des chefs d’entreprise annoncent réfléchir au report de leur investissement pour l’année 2020.
L’impulsion donnée devra converger sans réserve vers la transition écologique à commencer par l’énergie et nos mobilités, mais aussi la relocalisation de notre économie, aussi bien concernant l’alimentaire que les principes actifs de nos médicaments. Elle devra être durable, rassurante pour les acteurs économiques qui doivent répondre à l’appel qui leur sera adressé.
Un budget climat à l’échelle d’une ville
La réinvention que le Président de la République appelle de ses vœux passe certainement par ce changement de paradigme. Nous le proposons à Pessac, troisième ville de Gironde, à travers la mise en place d’un budget climat. Il s’agit d’une véritable comptabilité carbone associée à un objectif de résultat : baisser de 20% les émissions de gaz à effet de serre produits par les services publics municipaux. Une méthode pionnière en France inspirée par la Ville d’Oslo, capitale de la Norvège. En portant également Pessac Coopérative, Société Coopérative d’Intérêt Collectif, dont la Ville sera co-actionnaire et qui permettra d’accompagner les Pessacais dans la transition énergétique de leur logement ou les mobilités en préservant leur pouvoir d’achat à travers des groupements. L’économie Sociale et Solidaire peut être un levier puissant, comme l’indique Louis Gallois.
« La France n’a pas de pétrole, mais elle a des idées », disait un ancien Président auquel on compare parfois l’actuel. Ayons l’audace de les proposer. Nous le faisons à Pessac.