Ça fait des mois voire des années qu'on nous parle de la croissance aux Etats-Unis, du boom économique issu notamment du gaz de schiste, du chômage qui est à son minimum... mauvais nouvelle : tout ça s'est terminé. Au premier trimestre 2015 la croissance des Etats-Unis n'a été que de 0,2% en rythme annualisé. Mais c'est la faute à l'hiver, voyons !
La croissance économique américaine en berne
Au troisième trimestre 2014 les Etats-Unis se vantaient d'une croissance de 5% en rythme annualisé. Au quatrième, elle avait déjà chuté : 2,2% ; mais il n'y avait pas de quoi se plaindre. Au premier trimestre 2015, par contre, il y a de quoi s'inquiéter : 0,2% en rythme annualisé. C'est autant que la France, voire pire.
Les économistes, pourtant, espéraient 1% en rythme annualisé et auraient ainsi pu tout mettre sur le dos du rude hiver qui chaque année frappe les Etats-Unis. Pas de chance : le résultat, selon les données de la Fed publiées ce mercredi 29 avril 2015, ne le permettent pas.
Dollar fort, essence faible... mais où est la reprise ?
Pour la Fed le problème c'est que ce qui a boosté la croissance durant la deuxième moitié de 2014 n'a plus aucun effet. Notamment le pétrole : la chute de 60% du prix du brut enregistrée entre l'été 2014 et la fin de l'année a boosté l'achat d'essence. Mais comme le dit si bien Ethan Harris, chef économiste chez Bank of America "Quand le prix de l'essence baisse, les Américains se mettent à rouler davantage. Mais ils ne vont pas rouler 12 heures par jour. Au bout d'un moment, ils atteignent un plafond et l'effet prix n'agit plus."
Et puis il y a le dollar : la chute de l'euro l'a rendu bien moins faible, les deux monnaies ayant frôlé la parité. Désormais ça ne vaut plus vraiment le coup d'acheter aux Etats-Unis et de se faire livrer en Europe, par exemple : la différence de prix est minime. Et les exportations en ont pris un sacré coup : -7,2% en trois mois.
La croissance américaine... un simple fait de facteurs aléatoires ?
A voir ces données et ces analyses ont peut tout simplement se demander ce que la croissance des Etats-Unis que l'on a tellement annoncé était réellement. Au final, elle ne s'avère que le fruit de facteurs boursiers, d'une monnaie faible, du pétrole pas cher, et de la consommation qui s'en suit (mais cette dernière a chuté aussi).
Problème : avec la croissance les salariés ont commencé une grande vague de revendications parmi lesquelles le salaire horaire minimum à 15 dollars. Et les entreprises n'étaient pas contre vu que tout allait bien. Ce n'est plus le cas... et la réforme risque de tomber à l'eau.