Entente sur les prix : le « Cartel du Poulet » épinglé par l’Autorité de la Concurrence

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 6 mai 2015 à 15h16
Cartel Poulet Autorite Concurrence Entente Prix Viande Volaille
@shutter - © Economie Matin
18%La production de volaille a chuté de 18% en France entre 2000 et 2014.

MISE A JOUR : ce mercredi 6 mai 2015 l'Autorité de la Concurrence a condamné à une amende de 15,2 millions d'euros 21 industriels et deux fédérations pour entente sur les prix dans le cadre de l'affaire du "Cartel du Poulet".

Décidément il peut y avoir des cartels de tout et n'importe quoi ! Après les classiques cartels de la drogue et le moins classique "cartel des yaourts" qui a reçu 190 millions d'euros d'amende en mars 2015, c'est le "cartel du poulet" qui risque de prendre cher. Pas moins de 35 entreprises sont concernées par une enquête de l'autorité de la Concurrence que le Journal du Dimanche a révélée ce dimanche 3 mai 2015.

Une entente sur les prix qui dure depuis... 14 ans !

Selon les informations révélées par le Journal du Dimanche le cartel du poulet se serait formé en 2000 et aurait fait ce que tout cartel fait : durant des réunions secrètes, que l'Autorité de la Concurrence estime être au nombre d'une centaine, les 35 entreprises et les 4 associations se seraient entendues sur le prix de la viande de poulet et autres volailles.

Et vous l'avez sans aucun doute subie cette entente : parmi les marques concernées il y aurait LDC (soit Loué et Le Gaulois), Gastronome, Doux... Vu que ce n'était autre la Fédération interprofessionnelle de l'aviculture qui organisait la majeure partie des réunions, tout le monde en a souffert : les agriculteurs et les consommateurs.

Les entreprises ne nient pas les faits

Aveux ou simple tactique ? Selon le JDD la majorité des entreprises qui ont reçu un grief de la part de l'Autorité de la Concurrence n'auraient pas contesté les faits. Cela devrait leur permettre de voir l'amende minorée de 10% à 20%. Car elles risquent gros : comme dans toutes les affaires de ce type une entreprise risque une amende pouvant atteindre 10% de son chiffre d'affaires mondial. Pour LDC, par exemple, cela pourrait signifier une amende de 300 millions d'euros.

Mais pour leur défense les entreprises du secteur de l'aviculture n'auraient pas tenté d'augmenter leurs marges : juste de survivre dans une branche fortement en crise en France où la production a chuté de 18% entre 2000 et 2014.

Peut-être que l'Autorité de la Concurrence sera plus clémente...

Une réaction ? Laissez un commentaire

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre Newsletter gratuite pour des articles captivants, du contenu exclusif et les dernières actualités.

Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio