Le Bitcoin (BTC), la monnaie cryptographique qui a vu son prix grimper sans relâche depuis bientôt 10 ans pour atteindre plus de 8.000 $ en début d’année, reste un concept plus ou moins obscure pour beaucoup d’entre nous. Il est pourtant un aspect de la devise qui s’inscrit dans une forte tendance d’actualité : l’impact environnemental. En effet, on dit de la création des crypto-devises qu’elle pourrait bien coûter à la planète autant, sinon plus que la consommation anticipée de la voiture électrique pour l’année 2025.
140 tera-watt-heure par an, voilà ce qu’il faudrait produire en termes d’électricité pour alimenter les ordinateurs du réseau de mineurs de Bitcoins du monde entier, soit 0.6 % de la production totale mondiale. De quoi inquiéter les défenseurs de l’environnement comme les dirigeants de centrales électriques.
Pourtant, certains voient le minage des Bitcoins non pas comme une menace mais bien comme une opportunité de contribuer à l’équilibre environnemental de la planète. Alors, doit-on voir le Bitcoin comme le prochain responsable de l’apocalypse écologique ou comme une alternative durable permettant de contrebalancer l’impact d’autres technologies ? Faisons le point.
En quoi le minage de Bitcoin augmente-t-il la consommation d’énergie ?
Contrairement aux devises traditionnelles contrôlées par les banques nationales, les Bitcoins ne sont pas gérés par un organisme de contrôle central mais par des milliers d’ordinateurs qui mettent leur puissance de calcul au service du réseau. Leur rôle : vérifier chaque transaction avant de la soumettre, sous la forme d’en-tête répondant à de strictes règles de format et calcul, au « nœud » suivant. Ces opérations sont connues sous le nom de « minage » de Bitcoins, et toute cette puissance informatique intensive n’est pas sans consommer son poids en kilowatts et produire un certain degré de surchauffe. Autrement dit, le minage des Bitcoins consommerait beaucoup de nos ressources naturelles et contribuerait au réchauffement de la planète, d’où les accusations souvent portées par les défenseurs de l’environnement contre ce type de monnaies.
Quelles sont les solutions envisagées ?
Si certains estiment que le problème n’est pas moins virtuel que la monnaie, d’autres se sont penchés sur la question afin d’y apporter des réponses. En Chine, et plus particulièrement dans la province de Sichuan, les mineurs de Bitcoin carburent à l’hydro-électrique depuis 2015. L’opération de minage durable autrichienne HydroMiners, dirigée par les sœurs Damblon, tire la puissance électrique nécessaire au minage de ses Bitcoins des barrages hydroélectriques alpins dont elle estime tirer 600 kWh, et prévoit d’installer sa troisième structure au Canada. Dans la petite ville sibérienne de Irktusk, Ilya Frolov et son partenaire Dmitry Tolmachyov réutilisent la chaleur produite par ces milliers de serveurs informatiques pour chauffer leur domicile, notamment en connectant les appareils utilisés pour le minage à leur arrivée d’eau qui se diffuse ensuite dans le reste du bâtiment pour le réchauffer.
La prochaine étape est de commercialiser les systèmes hybrides. C’est le pari qu’a fait l’entreprise Qarnot QC-1, en mettant au point un radiateur combiné capable de produire jusqu’à 2 GPUs de puissance informatique et dont le paramètre de minage par défaut est réglé sur… Ethereum, principal concurrent du Bitcoin.
Quel futur envisager pour le Bitcoin durable ?
Il semble désormais envisageable de miner des devises cryptographiques sans réduire à néant les efforts écologiques des nations. Fort de ces réponses apportées à son talon d’Achille écologique, le Bitcoin connaitra-il un nouvel essor ?