Officiellement, le prélèvement à la source doit très bien se passer. Gérald Darmanin a multiplié les déclarations fracassantes sur ce point. Dans la pratique, 7 millions de demandes normales de correction sont attendues durant les deux premiers mois… qui risquent de rendre l’opération extrêmement délicate. Sans compter les possibles bugs.
Il faut lire la presse syndicale pour comprendre les difficultés techniques qui vont se poser à l’administration fiscale à l’approche du prélèvement à la source. Comme l’indiquent les compte-rendus internes que nous produisons, les services fiscaux ont alerté leur hiérarchie depuis plusieurs mois sur les risques auxquels le gouvernement est exposé dans ce dossier.
7 millions de corrections prévisibles
D’une manière générale, 20% environ des dossiers devraient faire l’objet de corrections « ordinaires » de la part de l’administration fiscale pour assurer la conformité des prélèvements mensuels. Problème : le ministère a bloqué tout traitement des dossiers avant le 2 janvier, et les opérations de correction doivent être closes fin mars. Il reste donc très peu de temps pour traiter ces 7 millions de demandes probables.
Pire: la communication gouvernementale s’est faite lénifiante, et le public a été entretenu dans l’idée qu’il n’avait « rien à faire » pour assurer le passage au prélèvement à la source.
Cette conviction (fausse) pourrait coûter très cher à certains…
Article écrit par Eric Verhaeghe sur son blog