C’est ce qui s’appelle élever le ton, ou plus familièrement, sonner la fin de la récréation. A la veille d’une nouvelle réunion cruciale de l’Eurogroupe à Luxembourg, la banque centrale de Grèce a publié une mise en garde très claire : si les négociateurs de la dette grecque ne parviennent pas à se mettre d’accord dans les plus brefs délais, alors une crise "incontrôlable" pourrait survenir.
Réformes contre argent
C’est bien simple : si le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, et les créanciers de son pays (FMI, BCE et Union Européenne) n’arrivent pas à s’accorder sur d’un côté, les modalités du remboursement de la dette et de l’autre, les réformes à entreprendre (notamment du système de retraite et de la TVA), alors la Grèce va droit dans le mur, selon l'institution bancaire : elle risque de sortir tout bonnement de la zone euro, voire de l’Union européenne. Ce qui serait une première.
La banque affirme que "peu de chemin reste à parcourir" vers un compromis. Pour y parvenir, elle appelle les deux camps à faire preuve de davantage de flexibilité. Ces derniers jours, c’est un véritable dialogue de sourd qui s’est engagé entre les responsables politiques grecs et les responsables des institutions européennes et internationales. Chacun campe sur ses positions, et ne lâche rien.
"Un douloureux chemin" pour les Grecs
La situation est tellement bloquée qu’il n’est plus du tout sûr que la troïka accepte de verser l'enveloppe de 7,2 milliards d’euros prévue dans le plan d’aide. Un argent frais dont la Grèce a cruellement besoin, ne seraut-ce que pour payer ses fonctionnaires et ses retraités.
Faute d’un accord, prévient la banque, "un douloureux chemin s'ouvrira".