Objectif « zéro net » d’ici 2050 : il faut faire les bons choix pour amorcer la transition

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Par Guillemette Paour Modifié le 13 décembre 2022 à 20h37
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@shutter - © Economie Matin
40%L'objectif prévoit la baisse de 40% de l'utilisation des énergies fossiles d'ici à 2030.

Les enjeux climatiques et environnementaux ne cessent de nourrir les débats et il est primordial de se concentrer sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre des entreprises. Pour ce faire, il est essentiel d'établir un lien étroit entre les véhicules électriques (VE) et les bâtiments, en particulier lorsqu'il s'agit d'utiliser au mieux les énergies renouvelables. Le concept de "couplage sectoriel" implique l'électrification d'une grande partie de l'économie et est d'ailleurs largement considéré comme le meilleur moyen pour atteindre cet objectif.

Cette approche peut notamment aider la société à atteindre des émissions nettes de carbone nulles. En produisant leur propre électricité, en utilisant un système de stockage d'énergie pour la gérer, puis en l'utilisant pour recharger les flottes de VE, les entreprises peuvent contribuer à réduire leur empreinte carbone et réaliser des économies sur leurs factures d'énergie. Charger les VE avec de l'énergie renouvelable stockée sur batterie devient alors un moyen rentable de décarboner.

Vers le zéro net

Le terme « zéro émission nette » ou « zéro net » représente l'engagement de ne pas ajouter de nouvelles émissions dans l'atmosphère. Pratiquement tous les pays ont adhéré à l'Accord de Paris sur le changement climatique. Cependant, si les entreprises continuent à produire les émissions qui causent ce changement climatique, les températures continueront d'augmenter à des niveaux qui menacent la vie et les moyens de subsistance des populations partout dans le monde.

Pour atteindre l'objectif « zéro net » d'ici 2050, il faudra une quasi-éradication des émissions de carbone au cours des trente prochaines années, non seulement dans le secteur de l'énergie électrique, mais aussi dans les transports, les bâtiments et l'industrie.

La baisse des coûts de la production décentralisée, en particulier du solaire photovoltaïque, a d'ores et déjà ouvert la possibilité pour les propriétaires de bâtiments de pratiquement tous les secteurs de de générer et de consommer plus d'énergie autoproduite. Ainsi, l'autoproduction réduit drastiquement l'empreinte carbone et la facture énergétique annuelle des secteurs tels que la vente au détail, la location de biens immobiliers, l'entreposage et la logistique, les sports et les loisirs ou encore les universités et les institutions publiques.

Une autre solution pour décarboner l'économie nationale demeure le couplage sectoriel. Cette méthode qui permet de basculer l'approvisionnement énergétique en électricité est considéré comme le mécanisme qui permettra d'atteindre le zéro net. Cela impliquera l'intégration des secteurs consommateurs d'énergie tels que les transports, les bâtiments et l'industrie avec les secteurs producteurs d'énergie, pour au final tirer parti d'une énergie sans carbone générée à partir de sources renouvelables.

Pour toujours aller plus loin dans la démarche, les entreprises devront aussi passer à l'électrification de leurs flottes. En effet, les déploiements de véhicules électriques sont de plus en plus attrayants d'un point de vue financier. En effet ces véhicules deviennent compétitifs en termes de coûts par rapport à ceux à moteur à combustion, en particulier lorsque d'autres facteurs tels que les prix du carburant et d'entretien sont plus élevés que jamais. Il y a néanmoins un point d'attention. Si le projet d'électrification du parc n'est pas planifié et exécuté correctement, les objectifs de durabilité de l'entreprise risquent de ne pas être atteints et des coûts supplémentaires engendrés.

Bien se préparer au futur

La transition énergétique et le couplage des secteurs sont deux bonnes alternatives qui se profilent pour les propriétaires de bâtiments et les gestionnaires de parcs.

Ainsi, considérer comment un bâtiment, site ou installation peut potentiellement fonctionner comme un hub énergétique capable de tirer parti de la transition énergétique est envisagé par de nombreuses entreprises. Cette voie implique cependant d'investir dans des flottes de VE, ou de promouvoir l'adoption des VE par les clients, et de fournir une énergie durable et compétitive produite sur place afin de rendre le bâtiment plus autonome et alléger la pression sur le réseau.

Cela peut se faire via l'installation d'un système de batterie intelligent, ainsi que via la production d'énergie renouvelable sur place, comme les panneaux solaires photovoltaïques, ce qui permet à un bâtiment de donner la priorité à la consommation d'électricité autoproduite. Les bâtiments pourront alors devenir des hubs qui favorisent la recharge des VE.

L'électricité autoproduite signifie que les bâtiments peuvent " générer des revenus " en soutenant un modèle commercial de " recharge en tant que service ". Il est ainsi possible de devenir un hub énergétique qui aide les propriétaires de bâtiments à respecter les normes d'efficacité énergétique et les autres réglementations applicables, en particulier celles qui imposent aux propriétaires de bâtiments commerciaux et de biens immobiliers de fournir un service de recharge de VE pour les locataires ou les clients.

Les technologies permettant de progresser rapidement vers la neutralité climatique existent déjà, mais il peut être décourageant pour les propriétaires de bâtiments et de parcs automobiles de savoir par où commencer. Travailler avec des partenaires et des fournisseurs de confiance est alors essentiel à la réussite des projets car les conseils d'experts permettront de s'assurer de la bonne exécution de ces derniers, de leurs performances et de veiller à bien atteindre les objectifs de durabilité. Les entreprises du monde entier évoluent rapidement vers un avenir plus durable et les banques ont quant à elles de plus en plus tendance à appliquer des critères d'investissement environnementaux, sociaux et de gouvernance. Il sera ainsi de plus en plus aisé d'obtenir des fonds pour des investissements lorsque des projets visant à réduire l'empreinte carbone des bâtiments et des installations seront présentés.

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Guillemette Paour est Directrice Marketing chez Eaton pour la France et la Péninsule Ibérique

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