Varoufakis : le vote est un « non à la version dystopique de l’Europe »

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 6 juillet 2015 à 8h46
Grece
@shutter - © Economie Matin
61,31%Le peuple grec a voté à 61,31% "non" à un nouveau plan d'austérité pour le pays.

Au lendemain du vote grec où pas moins de 61% des votants ont refusé les conditions de l'Europe et un nouveau plan d'austérité pour le pays, donnant au passage une immense claque à Angela Merkel, la "Dame de Fer" de l'Europe, il est question maintenant du maintien ou non de la Grèce dans la zone euro et l'Union Européenne. Mais pour Varoufakis il n'a jamais été question de sortir, au contraire.

Non à l'Europe "cage de fer", oui à la "démocratie européenne"

Contrairement à ce que l'on peut penser le gouvernement grec ne veut pas sortir de l'Euro ou de l'Union Européenne. Qu'il y soit contraint par les autres membres de l'UE est une chose, qu'il veuille en est une autre. Et Yanis Varoufakis, ministre des Finances du petit pays méditerranéen, l'a répété dans un communiqué commentant le résultat du vote ce lundi 6 juillet 2015.

"Le référendum de ce dimanche 5 juillet 2015 est un appel à un accord mutuellement bénéfique entre la Grèce et ses partenaires européens". Le gouvernement de Tsipras cherche donc bien l'accord, pas la fuite. Mais Varoufakis ajoute une petite précision :

"Notre NON est un grand et majestueux OUI à la démocratie européenne.

C'est un NON à la version dystopique de la Zone Euro qui fonctionne telle une cage pour ses citoyens.

C'est un Oui très fort à la vision de la Zone Euro offrant le projet d'une justice sociale où la prospérité serait partagée entre tous les européens."

Une attaque en règle envers les créditeurs

Naturellement, Varoufakis ne s'est pas privé d'attaquer les principaux concernés par ce vote : les créditeurs de la Grèce qui cherchent à récupérer les quelques 320 milliards d'euros de dette grecque dans les temps impartis sans se soucier de l'Etat réel du pays.

Ces créditeurs, pour le ministre des Finances, avaient pour but

" -D'humilier notre gouvernement en nous forçant à succomber à l'austérité et

-De nous trainer dans un accord qui n'apportait aucune réelle garantie concernant une restructuration de la dette bien définie et conséquente."

Pour Varoufakis c'est donc la démocratie dans son acception première, "le pouvoir du peuple", qui a gagné. Et cette analyse est même partagée par le prix Nobel d'économie Paul Krugman.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio