La Grèce a-t-elle un avenir en zone euro ? Les prochaines heures seront cruciales pour juger de l’appartenance du pays à la monnaie unique, et à sa place en Europe après le référendum de dimanche qui, à plus de 60%, a rejeté l’austérité et la rigueur. Mais pour quelle autre option ?
Alexis Tsipras, le Premier ministre grec, a certes gagné de l’air avec le résultat de son référendum. Mais cela ne lui donne pas pour autant de poids supplémentaire dans les négociations avec les créanciers et l’Europe, ce malgré la démission de son ancien ministre de l’Économie, le controversé, Yanis Varoufakis. Ce départ est un gage donné à l’Europe qui démontre la volonté d’Athènes de continuer les discussions.
Exaspération
Mais cette bonne volonté pourrait ne pas se retrouver en face. Les dirigeants européens sont en effet excédés par l’attitude grecque, à commencer par l’Allemagne et Jean-Claude Juncker, le patron de la Commission européenne. Jeroen Dijsselbloem, le chef de l’Eurogroupe, la réunion des ministres des Finances de la zone euro, n’est pas non plus très optimiste : la situation peut-elle être sauvée in extremis ? Rien n’est moins sûr, malgré les discours d’apaisement des chefs d’État et de gouvernement.
Sommet
Un sommet de l’Euro a été convoqué qui se tiendra ce mardi 7 juillet. Le problème de la Grèce est qu’elle a trop tiré sur les ficelles et avec le référendum, elle a perdu une bonne partie du crédit qui lui restait parmi les adeptes de la négociation. Pierre Moscovici, le commissaire à l’Économie, a discrètement laissé sa place à son vice-président, le letton Valdis Dombrovskis : ce dernier parle de maintien de la Grèce en Europe… mais plus dans la zone euro.
Le scénario du Grexit, la sortie du pays de la zone euro, est maintenant sur la table. Y compris au plus haut niveau européen, où cette hypothèse de travail est dans toutes les têtes. Le bras de fer avec Athènes pourrait bien cette fois tourner en la défaveur de la Grèce.