Les Français montrent plus d'optimisme en juin et laissent penser que le confinement laissera place à un été de liberté retrouvée. Les intentions d'achats sont en forte hausse, mais la crainte du chômage devrait continuer de porter une ombre au tableau encore quelques temps.
Le confinement laisse place à une quasi-euphorie
La confiance des consommateurs français a rebondi en juin 2020, sans rattraper son niveau du début de l'année, qui était un des plus élevés de la décennie, la confiance s'étant tout juste remise des grèves et de la crise des Gilets jaunes. L'enquête continue de montrer une amélioration des capacités d'épargne, tant récente que future, ce qui était déjà le cas en mai. Les ménages montrent également plus de confiance dans leur situation financière personnelle future : s'ils ne sont pas aussi optimistes qu'à la fin 2019, c'est néanmoins un de leur plus haut niveau d'optimisme de la décennie. Les intentions d'achats se sont dès lors également redressées. La seule composante qui retient encore la confiance des ménages de retrouver les hauts niveaux du début de l'année est la crainte du chômage. Avec un salarié privé sur deux au chômage temporaire et 1,07 million de chômeurs supplémentaires en deux mois, la situation sur le marché du travail est exceptionnelle et inquiète.
Nous pensons que cela devrait continuer dans les prochains mois car si la population au chômage devrait se réduire d'environ un demi-million de personnes dans les premiers mois du déconfinement, cela ne laissera pas moins le taux de chômage à 10,5% au début de 2021. En effet, de plus en plus de travailleurs temporaires vont retrouver de l'emploi, notamment grâce au déconfinement du secteur du tourisme et de l'hôtellerie, mais ils seront en partie remplacés dans les rangs du chômage par les chômeurs temporaires qui seront victimes de la faillite de leur entreprise et viendront donc ralentir le reflux.
Les chiffres publiés hier par la Dares montraient un début de reflux du nombre de chômeurs en catégorie A de près de 150.000 en mai. Il s'agit donc du premier effet du déconfinement : des travailleurs temporaires ont retrouvé un peu de travail (les chômeurs de courte durée ont dans le même temps vu leur nombre augmenter de plus de 200.000). La tendance devrait se poursuivre, comme décrit ci-dessus, sans pour autant ôter tous leurs doutes aux consommateurs qui pourraient, une fois les vacances passées et avec elle l'euphorie d'une liberté de mouvements retrouvée, revenir à des comportements d'épargne et de consommation plus prudents après l'été. Les derniers chiffres confirment en tous cas le fait que le rebond d'activité du troisième trimestre 2020 sera surtout guidé par la consommation des ménages. Nous attendons une croissance de 11% T/T au troisième trimestre, qui devrait permettre de maintenir la récession juste sous la barre des 10% en 2020.