Après le "non" au référendum sur la Grèce, que l'ancien ministre des Finances Varoufakis a considéré être un "non à la vision dystopique de l'Union Européenne", voilà qu'un expert des Nations Unies sur les dettes publiques, Juan Pablo Bohoslavsky, en remet une couche. Pour lui, c'est simple : la Grèce ne peut pas supporter un nouveau plan d'austérité à moins de ne mettre à mal les droits de l'homme.
Les droits de l'homme sacrifiés sur l'autel de la finance
La dette grecque est, somme toute, ridicule : 320 milliards d'euros. C'est moins que ce qu'ont brûlé en quelques heures les Bourses au lendemain de l'annonce, par Alexis Tsipras, de la tenue d'un référendum. C'est même moins que ce que détiennent les 500 personnes les plus riches de France (460 milliards d'euros selon Challenges).
Pourtant la crise grecque a bien eu lieu et l'hypothèse d'un Grexit est de plus en plus étudiée. Mais selon Juan Pablo Bohoslavsky, interrogé à Beijing sur la question, l'erreur vient bien de l'Union Européenne et de ses divers plans d'austérité.
"J'ai l'impression que l'Union Européenne a oublié que les lois régissant les droits internationaux de l'homme jouent et doivent jouent un rôle clé dans la finance", a déclaré l'expert avant de continuer :
"Le message est le suivant : si les parties concernées par la tragédie grecque avaient prêté plus d'importance à ce que les droits de l'homme disent, tout aurait été plus simple, surtout pour le peuple grec". Et si tout avait été plus simple, le peuple grec n'aurait pas dit non lors du référendum.
Les plans d'austérité ont été un "échec"
Bohoslavski ne s'arrête pas là et continue sa critique, au nom des Nations Unies, de la gestion de la situation économique de la Grèce par l'Union Européenne et ses créanciers.
"Le message de la population grecque est clair : on ne veut plus d'austérité. Et effectivement, quand on regarde les graphiques, les mesures d'austérité n'ont pas vraiment aidé le pays à s'en sortir".
Mais l'importance de l'argent est telle que l'expert serait en train de chercher à contacter les dirigeants européens pour leur rappeler leurs devoirs humains envers le peuple grec. Il s'inquiète en particulier pour la nourriture et les médicaments, soit les biens de première nécessité, dont les grecs risquent de manquer en cas de Grexit.