Une mauvaise nouvelle pourrait frapper le portefeuille des consommateurs cet été. La Commission de régulation de l’électricité (CRE) préconise en effet une hausse des tarifs bleus de l’électricité de… 8%, une augmentation qui pourrait s’appliquer dès le 1er août, si du moins le gouvernement l’avalise.
Le rapport de la CRE, qui est le régulateur du marché de l’électricité, explique que cette hausse peut être lissée, en appliquant 3,5% ce 1er août, puis en s’arrangeant sur les deux années à venir pour parvenir au total de 8%. Il parait en effet périlleux, pour le gouvernement, de choisir la voie de la hausse brutale, ce d’autant que Ségolène Royal a imposé une révision de la méthode de calcul il y a un an.
Lissage
En 2014, la hausse aurait été de 5% si la ministre de l’Environnement ne s’y était pas opposée, tout en exigeant une méthode de calcul différente. Cette méthode (dite de l’« empilement ») avait alors permis d’annuler la hausse programmée de 5% au 1er août dernier. L’augmentation avait finalement été de 2,5% au 1er novembre.
La nouvelle méthode de calcul, appliquée telle quelle, aboutirait à… une baisse des tarifs bleus pour ce 1er août. Les Français auraient dû économiser 1% sur leurs factures d’électricité ! Oui mais voilà, la CRE a ajouté les rattrapages des années précédentes : de 2012 à 2014, les gouvernements qui se sont succédés ont repoussé consciencieusement les recommandations de la Commission.
Manque à gagner
Résultat, EDF se débat avec un manque à gagner de 2 milliards d’euros. Et il semble exclu de ne pas s’aligner sur les préconisations de la CRE, quitte à lisser la hausse sur deux ans : les concurrents d’EDF auraient sinon toutes les raisons de porter l’affaire en justice… et de remporter la partie.