Le 26 septembre 2020, João Lourenço a complété trois ans au pouvoir en Angola.
Cette date a été marquée par des manifestations dans quelques villes du pays, notamment la capitale Luanda. Les manifestants ont dénoncé l’ampleur du chômage – qui touche officiellement 30% de la population active – et le coût de la vie.
Lors de son élection en septembre 2017, João Lourenço avait fait de l’amélioration de la situation économique et sociale de l’Angola l’une de ses priorités, en plus de la lutte contre la corruption.
L’amélioration de la situation économique devait notamment passer par la diversification de l’économie – trop dépendante des ressources pétrolières – et notamment le développement de l’agriculture.
Le 7 décembre 2018, l’Angola et le FMI avaient passé un accord : en échange de la mise en œuvre de réformes structurelles, le FMI verserait une aide financière à l’Angola, étalée sur trois ans, pouvant aller jusqu’à 3,7 milliards de dollars.
Un bilan mitigé
Trois ans plus tard, le bilan apparait mitigé. La crise sanitaire a certes aggravé la situation économique mais ne peut pas être tenue pour seule responsable.
En effet, des chantiers économiques importants ont peu avancé.
La diversification de l’économie n’a pas eu lieu, João Lourenço ayant surtout privilégié le développement des activités des sociétés du secteur pétrolier, qui ont pu bénéficier d’incitations fiscales. De fait, la promesse par João Lourenço de la création de 500 000 emplois n’a pas été réalisée.
Le programme de concessions et de privatisations lancé par le gouvernement, ProPriv[1] est certes en vigueur ; il a permis au gouvernement de récolter jusque-là 87 millions d’euros, grâce à la privatisation de 23 actifs. Mais ProPriv a pris du retard. D’ici 2022, le gouvernement souhaiterait vendre encore 195 actifs des secteurs des télécommunications, des banques, des ressources minières, des assurances, entre autres. Il s’agit d’un objectif particulièrement ambitieux.
Le FMI au chevet de l’économie angolaise
Le 16 septembre 2020, le FMI est venu au secours de l’économie angolaise en accordant l’octroi immédiat d’un milliard de dollars supplémentaires à l’Angola, afin d’aider le pays à faire face à la crise provoquée par la pandémie. Le FMI a par la même occasion augmenté l’aide décidée en décembre 2018 de 3,7 à 4,5 milliards de dollars
Le salut de l’Angola devrait venir une nouvelle fois des recettes du pétrole : selon l’agence Standard & Poor’s, l’économie angolaise pourrait croître de 3% en 2021[2], si les prix du pétrole et les investissements du secteur remontaient.