C’était le 17 mai 2020, il y a pas encore un an mais tout de même quelques mois.
J’avais fait une vidéo intitulée « survivre au choc inflationniste » qui arrive et qui est inévitable.
Avec le temps, on se rend mieux compte de l’analyse. Je voulais vous expliquer ce qui était très prévisible, à savoir, que la crise allait durer, et qu’en durant, les mesures de distanciation sociale allaient affecter durablement la productivité et donc la production.
Cela allait avoir un double impact sur, non seulement, la disponibilité des produits, mais également leur prix. Logique. Quand il n’y en a pas pour tout le monde, l’ajustement de l’offre par rapport à la demande se fait par le prix, et quand les prix montent, cela créé de l’inflation.
Nous y sommes.
Les usines partout à travers le monde ferment à cause de la pénurie de composants électroniques, vous en avez sans doute entendu parler, et le sujet des pénuries va s’amplifier dans les semaines qui viennent et va occuper de plus en plus de place dans les médias.
Entre le télétravail, les problèmes de gestion de flux logistiques, et la distanciation sociale, c’est la productivité mondiale et globale qui s’effondre.
Il n’y a plus suffisamment de capacité de production mondiale parce que nous ne produisons pas dans un cadre normal de fonctionnement.
Ce problème ne touche pas que les composants électroniques.
Cela est en train de se propager à tous les secteurs de l’économie.
Dans le BTP, les ruptures sont de plus en plus courantes.
Le matériel manque parce que les usines ne tournent pas à plein régime, parce que le plein régime n’est pas compatible avec la distanciation sociale, avec les gens malades, avec les mise en quarantaine dès que l’on a un malade ou deux.
C’était largement prévisible, et je l’avais prévu dans cette vidéo que je vous invite à voir ou re-voir afin de remettre tout cela en perspective.
Si les grands mouvements sont généralement prévisibles, les délais, eux, sont nettement plus complexes à maîtriser.
Que va-t-il se passer maintenant ?
Nous allons entrer dans une phase de pénuries chroniques et aléatoires.
Chronique tant que dure la crise sanitaire, et après le covid-19, nous avons la tripotée de variants qui nous menacent et la vaccination qui pourrait bien s’avérer décevante et ne pas représenter le marqueur de fin de crise que l’on espérait tous.
Aléatoire, car il est difficile de vous dire à l’avance où ces pénuries vont frapper, parce que l’économie est vaste, mais, je peux vous donner quelques indices. Cela concernera avant tout les productions en temps réel. Plus une industrie est en flux tendue plus elle sera impactée. C’est évidemment le cas de l’automobile, ou par exemple des fenêtres fabriquées à la demande de même que les cuisines par exemple ! Attendez-vous donc à avoir du mal à vous procurer certaines choses répondant à ces critères. Autre élément aggravant. La distance. Plus c’est loin, plus ce sera compliqué et coûteux. Cela concernera aussi les industries qui ont besoin de monde et de main-d’œuvre, car le virus touche les gens, moins il y a de gens dans le processus de fabrication moins vous aurez de pénuries.
Côté de l’alimentaire, essentiellement local, les chaînes d’approvisionnement devraient tenir. Elles ont tenue lors du premier confinement alors que nous étions en plein désastre sanitaire sans masque et sans matériel de protection. Il n’y a pas de raison que notre approvisionnement alimentaire s’effondre, mais il peut connaître des difficultés à sa base, à savoir au niveau agricole. Si il n’y a pas de composants électroniques pour réparer les tracteurs, ce n’est pas avec le nombre actuel d’agriculteurs que nous pourrons cultiver les champs.
C’est dans ce contexte inquiétant que l’Etat organise sa première réunion d’urgence sur le sujet…
Une sujet qui était anticipé dans le grenier de l’éco dès le 17 mai 2020… j’dis-cà, j’dis rien, mais je n’en pense pas moins sur les chèvres qui nous dirigent.
Dans cet article de France Bleue, on apprend que « les représentants de l’automobile et de la filière électronique seront reçus par les services de l’Etat ce mercredi 10 février pour une première réunion consacrée à la pénurie de puces électroniques qui perturbe la production des voitures dans les usines des constructeurs du monde entier ».
Ce sera comme à chaque fois, des vœux pieux, et l’impuissance gouvernementale, du « beaucoup trop peu et bien trop tard ».
N’attendez rien de l’Etat si ce n’est l’augmentation de vos impôts.
Pour votre activité, pour vos activités, prenez les devant.
Stockez ce dont vous avez besoin ou aurez besoin. Je pense ici à tous les entrepreneurs et aux entreprises. Stockez tout ce que vous pouvez (avec intelligence, et en restant adapté à vos niveaux de trésorerie et de risques), car les prix vont monter et certains produits seront plus difficilement disponibles ou avec des délais plus longs.
Avoir du stock permettra non seulement de continuer à travailler et à tourner, mais aussi de prendre des marchés, sans oublier que cela peut vous aider à améliorer quelques marges.
La première étape est de faire la liste des articles déjà en tension, et de voir ce qui est critique ou pas.
Pour vous le dire autrement, n’attendez pas l’Etat pour votre plan de continuité. Si vous êtes un chef d’entreprise, petite ou grande, c’est sur les pénuries à venir qu’il faut plancher et mobiliser vos ressources car c’est le prochain risque immédiat auquel notre économie en général sera confrontée.
Ceux qui veulent aller plus loin peuvent s’abonner à la lettre STRATEGIES ici pour rester en avance sur les évènements et anticiper.
Restez à l’écoute.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !