Devant les exigences contradictoires des uns et des autres, la ministre de la Culture était devant un dilemme : comment financer le service public de la télévision et de la radio, tout en ménageant les susceptibilités des chaînes privées et en évitant une levée de boucliers des ménages ?
Le gouvernement aurait pu favoriser une solution où la redevance allait frapper les possesseurs de smartphones, de tablettes et d'ordinateurs. Ou encore les box des fournisseurs d'accès. Ou encore de réinstaurer la publicité après 20 heures, comme le réclamait Delphine Ernotte, la présidente de France Télévisions.
Équilibre
Finalement, Fleur Pellerin en charge du dossier a décidé de ne pas toucher aux équilibres délicats. Ainsi, pour 2016, la redevance n'augmentera que du niveau de l'inflation, soit 1 euro. « J'ai proposé que la redevance reste limitée à l'inflation. La hausse sera donc contenue à 1 euro seulement en 2016. C'est la plus faible augmentation depuis 2008 », a-t-elle expliqué au Journal du Dimanche.
De plus, il n'est pas question d'autoriser de nouveau la publicité après 20 heures : les chaînes privées, qui redoutaient plus que tout ce retour, peuvent souffler et continuer à se partager ce précieux gâteau publicitaire. Mais alors, comment financer les besoins du secteur public de l'audiovisuel ?
Taxe Copé
La ministre a tranché : elle augmentera la « taxe Copé », instaurée par l'ancien ministre du Budget de Sarkozy sur les fournisseurs d'accès, de 0,9% de leur chiffre d'affaires, à 1,2%. Une hausse que Fleur Pellerin espère ne pas voir reportée sur les consommateurs.