Avec le Plan vélo et mobilités actives, les « corona pistes » et le incitations fiscales, le vélo a envahi les rues françaises. Mais tout n'est pas positif dans ce phénomène puisque 47% des cyclistes hexagonaux avouent ne pas porter de casque.
Aujourd’hui le vélo a envahi les villes. Mais alors, est-il un problème ou une solution ? En cette année d’élection présidentielle, il y a un fait qui n’est pas discutable, le vélo est le grand gagnant de ce quinquennat. Avec le Plan vélo et mobilités actives, le gouvernement avait affiché de grandes ambitions en 2018. Il devait : développer des infrastructures sécurisées (pistes cyclables, parkings, etc.), soutenir les incitatives pour les trajets domicile-travail de moins de 5 kilomètres (un forfait mobilité qui reste cependant non-obligatoire), définir des incitations financières à travers des programmes de certificats d’économie d’énergie. L’objectif était de tripler la part modale du vélo dans les déplacements des Français, de 2,7 % aujourd’hui à 9 % en 2024.
Où en est-on du Plan vélo et mobilités actives ?
Quatre ans après, d'un point de vue business, le Plan vélo et mobilités actives est a priori une réussite. Le marché pesait deux milliards d'euros en 2017, il a franchi la part des 3 milliards en 2020. A priori seulement car le nombre de vélos vendu par an tourne toujours autour de 2,7 millions. La dynamique du marché s’explique en partie par le développement du vélo à assistance électrique. Il s’en est vendu plus de 500.000 en 2020. Sans aucun doute un effet positif des incitations fiscales, ces 400 euros annuels de contribution forfaitaire pour les trajets domicile-travail. Mais c’est aussi un effet positif de la COVID et de ces « corana pistes » qui ont fleuri depuis le printemps 2020, répondant sans le vouloir à un des objectifs du plan de 2018.
Mais il n'y a pas que du positif dans tout cela. En effet, si selon YouGov, 14% des Français se déplacent en vélo au moins une fois par semaine, ils sont autant à rouler avec des écouteurs.
· 11% reconnaissent passer à l'orange ou au rouge au feux tricolores
· 12% ne pas s'arrêter au stop
· 26% rouler sur les trottoirs
· 47% ne pas porter de casque
69% des cyclistes ne se sentent pas en sécurité en ville
Il s'agit d'un sujet d’éducation ou de culture vélo que la France n'a pas. En la matière, les Français sont loin de pouvoir se comparer aux Néerlandais par exemple. Et il n’est pas très étonnant que 69% des cyclistes déclarent ne pas se sentir en sécurité lorsqu’ils roulent en ville. Et lorsque l’on regarde l’utilisation de ces « corona pistes » en hiver, on se rend compte que notre « culture vélo » reste saisonnière. « A Paris à vélo on dépasse les autos » chantait Joe Dassin. Oui mais seulement lorsqu'il fait beau...
Au final, si le vélo peut être un élément de la transformation verte de nos villes, il reste bien des challenges à relever et quelques problèmes à résoudre à en croire Marlène Schiappa au Sénat.