La pièce de rechange d’occasion : les professionnels de la réparation automobile jouent-ils vraiment le jeu ?

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Par Partenaire Modifié le 16 avril 2021 à 16h32
Garagiste Recherche Piece Occasion
@shutter - © Economie Matin

Les professionnels de la réparation automobile ont l’obligation de proposer des pièces d’occasion depuis janvier 2017

Depuis le 1er janvier 2017, les professionnels de la réparation automobile doivent obligatoirement proposer deux solutions à leurs clients en cas de remplacement ou de réparation d’un élément sur un véhicule. Le client final doit donc obtenir 2 propositions :

• un devis sur de la pièce neuve

• un devis sur de la pièce d’occasion (pièce de réemploi)

Libre à lui de comparer les deux offres, et de choisir celle qui correspond le mieux à ses attentes.

La pièce de réemploi, qu’est-ce-que c’est ?

Connue plus généralement sous le nom de “pièce d’occasion”, elle est issue de l’économie circulaire. Elle provient d’un véhicule hors d’usage qui part en destruction ou qui se trouve à un stade de véhicule irréparable. Le centre VHU (casse auto) qui récupère le véhicule hors d’usage pourra alors récupérer différents éléments de l’auto en fonction de leurs états. Généralement ce sont les assurances qui délivrent le véhicule au centre VHU. Dans certains cas, certaines casses auto procèdent à des enlèvements d’épaves directement chez le particulier.

Quels sont les objectifs de favoriser les pièces de réemploi ?

Le premier objectif de cette loi est d’aider les automobilistes dans leur pouvoir d’achat pour leur permettre de réparer leur véhicule à moindre frais. Le second objectif de cette démarche du gouvernement est de promouvoir le recyclage automobile et donc de favoriser l’empreinte écologique sur ce marché.

La pièce d’occasion est-elle vraiment proposée ?

Légalement, ce type de solution devrait systématiquement être établie. Cependant, on peut très vite se rendre compte que ce n’est pas la réalité du terrain. Selon le SRA (sécurité et réparation automobile) en 2020, seulement 3% des pièces remplacées (en carrosserie) via les assureurs (suite par exemple à un accident) sont des pièces de réemploi.

A croire que les professionnels de la réparation automobile favorisent les propositions des pièces neuves des compagnies d’assurance… Cependant, ce pourcentage peut aller jusqu'à 15% sur des véhicules âgés de plus de 15 ans, cela s'expliquant par la difficulté à trouver ce genre de pièces sur des véhicules qui ne sont plus commercialisés. C’est dans cette catégorie d'âge que la pièce d’occasion peut tirer son épingle du jeu. Comme vous pouvez vous l'imaginer, la majorité des remplacements de pièces se réalisent à la suite d’un accident lorsque l’assurance rentre en jeu.

Ce sont eux qui prennent en charge les sinistres et qui font appel à leurs experts automobile pour prendre connaissance des coûts des réparations et donc des potentiels changements de pièces.

Les casses auto toujours à l’écoute du marché pour trouver une pièce d’occasion

Comme vu précédemment sur l’année 2020, 3% des pièces remplacées proviennent de casses auto quand ce sont les assurances qui interviennent lors d’un sinistre. Il faut noter que ce pourcentage est en hausse car il représentait seulement 2.7% en 2018 et 2.9% en 2019.

Fort heureusement, certaines casses auto sur Marseille proposent d’étoffer leur offre en vendant et livrant leur stock de pièces sur toute la France. Une très bonne idée de service que ce soit pour l’assurance ou le particulier qui souhaiterait bénéficier de pièces allant de -50 à 80% à comparer du neuf.

Au final, pourquoi les réparateurs automobiles sont-ils aussi peu à proposer des pièces de réemplois ?

L'intérêt du prix de la pièce sur le marché du neuf

Lorsqu’un véhicule est économiquement irréparable (réparation supérieur au prix du véhicule), les assurances ont tout intérêt à “gonfler” le prix des pièces et donc à chiffrer le devis en se basant sur des prix du neufs (ils vont par la suite racheter le véhicule au particulier pour le revendre à un centre VHU). De plus, c’est un argument supplémentaire pour ne pas faire baisser le prix de la cotisation.

Une question de marge et de d’achat en gros

Certainement une question de marge directe sur le prix de la pièce de remplacement. Avec des achats en gros, le prix du neuf doit être plus intéressant que sur du prix en occasion en fonction des différents types de pièces.

Le manque de temps et de solution de recherche

Certains professionnels de la réparation automobile ne doivent pas prendre la peine de chercher une solution en occasion. Encore une fois il y a très certainement un enjeu économique : le pro de la réparation gagne sûrement moins d’argent en vendant une pièce d’occasion qu’en la vendant neuve.

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