Certains vont crier au loup et dénoncer le fait que les fils à papa, en froid avec papa, pourront continuer à percevoir des aides au logement. En réalité, le maintien du mode de calcul actuel permet aux étudiants qui en ont besoin d'être aidés pour se loger, indépendamment de la situation financière de leur famille.
Seules les ressources de l'étudiant comptent
La ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, et le secrétaire d’Etat en charge de l’enseignement supérieur, Thierry Mandon, ont été très clairs dans leur Tweet ce 3 novembre 2015 : les étudiants pourront continuer à percevoir des aides au logement en fonction de leurs ressources, et non de celles de leurs parents.
Pas question de voir adopté l'amendement au projet de budget 2016 déposé par l'un des leurs, le député socialiste, François Pupponi. L'élu voulait en effet que les aides personnalisées au logement (APL) des étudiants ne soient plus calculées sur les ressources du bénéficiaire mais sur celles des parents. Il espérait ainsi "mieux cibler les aides vers les étudiants qui en ont le plus besoin".
Mais la Fage et l’Unef, les deux principaux syndicats étudiants, étaient immédiatement montés au créneau. Ils ont donc été entendus.
Des APL au compte-gouttes
Malgré tout, les APL vont être réformées : le patrimoine de l’étudiant et sa dernière fiche de paie, s’il est salarié, seront pris en compte dans l’évaluation des ressources et un loyer plafond sera fixé (au-dessus de ce seuil, les aides seront dégressives). L’objectif est de réaliser 225 millions d’euros d'économies l'an prochain.
La Cour des Comptes suggérait récemment dans un rapport que chaque étudiant soit contraint de choisir entre le versement d'une aide personnalisée au logement et le rattachement au foyer fiscal parental. Actuellement, une famille peut recevoir une aide au logement pour son enfant étudiant et bénéficier en même temps d’une demi-part fiscale.
D’après les Sages, le système des APL est certes "globalement redistributif" mais il génère des inégalités. Et surtout, il coûte trop cher à l’Etat. Il faut savoir que la dépense publique en matière de logement s’élève à 46 milliards d'euros en 2014.