Le déficit public sera-t-il de 3,8% du PIB cette année ? Rien n'est moins sûr. Le projet de loi de finances 2016, qui sera adopté en conseil des ministres ce mardi 17 novembre, montrait déjà des signes de faiblesse au niveau de la gestion des dépenses publiques.
Et il y a de fortes chances pour que ce projet soit amendé au vu des annonces faites par François Hollande durant son discours prononcé devant le Congrès réuni à Versailles lundi 16 novembre. Le Président de la République a en effet annoncé un effort supplémentaire en matière de dépenses pour lutter contre le terroriste, suite aux terribles attentats de Paris.
Dépenses
Mais avant même ces événements, le budget 2016 portait en lui des germes de dérapage des comptes publics. Durant l'année, l'exécutif s'est engagé sur plusieurs points qui l'ont conduit à augmenter les dépenses de 867 millions d'euros : 150 million pour l'aide à la pierre, la même somme pour le développement, ou encore 250 millions pour les réfugiés.
Voilà le gouvernement parti en quête d'1,1 milliard d'euros d'économies supplémentaires, à dénicher dans les budgets des ministères. Ils ont été amputés à hauteur de 545 millions d'euros, et tout le monde a mis la main à la poche, à l'exception du Logement et de la Défense.
Terrorisme
Le déficit budgétaire prévisionnel pour 2016 glisse néanmoins, passant de 71,8 à 72,3 milliards d'euros. Et il y a fort à parier que les dépenses pour lutter contre le terrorisme, que ce soit pour les budgets de la Défense, de l'Intérieur ou de la Justice, les fassent encore un peu plus déraper.
« Je considère que le pacte de sécurité l'emporte sur le pacte de stabilité », a expliqué François Hollande devant le Congrès comme pour échapper aux accusations de Bruxelles — dans les circonstances, on peut penser que la Commission sera compréhensive.