Il est loin le temps où l'euro dépassait le dollar de la tête et des épaules. La devise européenne n'a jamais été aussi proche de la parité : mardi 18 novembre, l'euro était tombé à 1,065 $. Et il y a tout lieu de croire que cette tendance baissière n'est pas terminée.
En un an, depuis novembre 2014, l'euro a perdu 15% de sa valeur face à la monnaie américaine. Si cette faiblesse est de nature à provoquer des problèmes pour les touristes européens en vacances aux États-Unis, en revanche elle est idéale pour les entreprises du vieux continent qui exportent beaucoup.
Bourse
C'est le cas d'Airbus, d'Alcatel-Lucent, d'Essilor International ou encore de Valeo, dont les cours de Bourse ont d'ailleurs particulièrement progressé : les boursicoteurs ne s'y trompent pas, car ce sont ces grands groupes exportateurs qui profitent à plein de la baisse de la monnaie unique. Sans oublier le gain mécanique en productivité par rapport aux entreprises américaines.
En France par exemple, la Caisse des dépôts a calculé qu'une baisse de 10% du taux de change de l'euro face aux autres monnaies aboutissait à la création de 30 000 emplois, en procurant au pays rien moins que 0,6 point de PIB supplémentaire. Difficile de ne pas se réjouir de la faiblesse actuelle de l'euro, donc.
Taux
Et l'euro ne devrait pas s'arrêter là. Tandis que la Banque centrale européenne va continuer à inonder l'économie en liquidités via le rachat d'actifs et la baisse de ses taux de dépôt afin de pousser les banques à prêter de l'argent aux entreprises, la Réserve fédérale va rehausser ses taux directeurs. Le dollar va donc continuer remonter face à l'euro.