Les réflexions menées sur l’évolution des métiers de la santé ne datent pas d’aujourd’hui. Cette question est présente dans les têtes des acteurs du Gouvernement depuis plus de 20 ans. Progrès technologiques et crise sanitaire remettent à nouveau ce sujet sur le devant de la scène et les évolutions se précisent. Alors, quels types de profils spécialisés dans le secteur médical seront à recruter dans les prochaines années ?
Genèse de l’évolution des métiers de la santé
Il y a 20 ans, Jean-François Mattei s’est attelé à un chantier visant à faire évoluer les métiers de la santé notamment, en amont, au niveau du parcours de formation. Le constat fut simple, les professionnels du médical sont issus soit de formations longues (de 8 ans et plus) soit de formations courtes de 3 ans. Entre les deux, c’est le vide.
L’expérimentation Berland a donc été créée afin de proposer des cursus intermédiaires pour se former aux métiers d’infirmiers, d’orthoptistes ou encore de techniciens d’imagerie médicale. Projet ralenti par les lourdeurs des organisations actuelles, il n’a que peu avancé depuis. Mais les choses commencent à bouger grâce à deux évolutions naturelles des métiers de la santé :
• La mise en place d’équipes pluridisciplinaires au sein des établissements de santé
• La création de nouveaux modèles de rémunération basés sur des incentives d’équipe
Métiers de la santé : quelles sont les évolutions à prévoir ?
Découlant de ces premières mutations et expérimentations, certains métiers de la santé sont appelés à se développer dans les prochaines années. On identifie notamment déjà les postes d’infirmier conseil, d’infirmier de pratique avancé, de coordonnateur de soins, d’assistant médical, d’ingénieur technico-commercial et de pharmacien contrôle qualité.
D’autres métiers de la santé émergent également faisant suite à la modernisation du secteur médical et aux évolutions de notre société. Ainsi, les projections mettent en lumière le besoin d’augmenter les recrutements pour faire face à la pénurie de médecins généralistes. Ces derniers sont toujours en nombre insuffisant pour assurer la relève suite aux départs en retraite des anciens. Ils délaissent également de plus en plus le statut de libéral pour préférer se regrouper au sein d’établissements médicaux.
Le métier de pharmacien a aussi le vent en poupe. Cette branche affiche une croissance stable de 4% de postes supplémentaires chaque année dans les hôpitaux. Dans un futur proche, ces professionnels seront appelés à élargir leurs connaissances afin d’exercer dans les officines classiques mais aussi pour les secteurs de l’industrie pharmaceutique, la cosmétique et l’agroalimentaire.
Enfin, les projections quant aux évolutions prochaines des métiers de la santé annoncent également un avenir radieux pour :
• Les sages-femmes qui se rassemblent dans des pôles de santé pluriprofessionnels ou des maisons de naissance
• Les spécialistes du paramédical comme les orthoptistes
• Les kinésithérapeutes
• Les infirmiers libéraux
Les ARS soutiennent les évolutions des métiers de la santé
En prenant l’exemple du discours soutenu par l’Agence Régionale de la Santé de la région PACA, il apparaît que faire évoluer rapidement les métiers de la santé devient un incontournable de ces prochaines années. L’ARS prévoit notamment 3 grands axes d’amélioration :
• Anticiper les futurs besoins de formation afin de fournir au secteur médical les compétences dont il aura bientôt besoin : inclure les progrès de l’intelligence artificielle pour faire évoluer les postes et formations, permettre la continuité des soins à domicile, coordonner les pratiques entre professionnels médicaux de la ville et en hôpital…
• Agir en faveur d’une meilleure répartition du personnel soignant sur le territoire français grâce à des aides financières à la mobilité
• Soutenir les projets de modernisation et de réorganisation grâce à des subventions
A ceci s’ajoute une notion d’écoute des conditions dans lesquelles les professionnels du médical souhaitent dorénavant exercer. Proches du terrain, ils sont les mieux à même d’identifier les futurs besoins en matière de recrutement et formation.