Pierre Gattaz, le patron des patrons, n’a pas l’habitude de faire les choses à moitié. Alors que le gouvernement prépare de nouvelles mesures pour lutter contre le chômage, il appelle à mettre en place un remède choc pour relancer l’emploi.
Lors de son point presse mensuel, Pierre Gattaz le président du MEDEF appelle à en faire autant pour l’emploi que pour la sécurité. Le chômage, c’est « le principal fléau du pays », insiste-t-il, avec un document de travail sous le bras livrant la recette magique du patronat pour sortir la France de l’ornière.
Recette
La recette, pourtant, n’a rien de très originale : le MEDEF préconise en effet de réduire les charges sociales sur les bas salaires — jusqu’à l’exonération, en fait. Cette mesure a déjà été testée avec un certain succès entre 2009 et 2012 : elle avait coûté 750 millions d’euros à l’État, pour 900 000 emplois créés, assure le patronat.
À l’époque, le gouvernement Fillon avait exonéré les bas salaires de toutes les charges sociales lors de la création d’un nouvel emploi ou le renouvellement d’un CDD dans une entreprise de moins de 10 salariés. Le pacte de responsabilité de François Hollande a repris une partie de l’idée, mais de manière moins importante.
Deux ans
Le MEDEF préconise de supprimer les charges sociales durant deux ans après l’embauche d’un salarié à 1,3 ou 1,5 Smic. L’ampleur change : on passe des TPE aux entreprises de moins de 250 employés. Il n’est pas certain que dans le contexte actuel où la gauche de la gauche réclame des mesures fortes pour contrer le Front national et LR, cette proposition soit bien perçue.
Surtout que le financement de la mesure du MEDEF frappera tous les Français : le patronat propose rien de moins que de relever la TVA jusqu’à 3 points de plus…