Le statut de la microentreprise serait-il désormais moins alléchant aux yeux des entrepreneurs en herbe ? Il semble que oui.
Un système devenu trop complexe
L’an dernier, en 2015, ne se sont créées en France "que" 525 091 entreprises. C’est beaucoup, mais 4,7 % de moins que l’année précédente.
C’est notamment le nombre de création de micro-entrepreneurs qui est en forte baisse (–21,2 %), comme le révèle l'Insee. Désormais, les micro-entrepreneurs ne représentent plus que deux créations sur cinq alors qu'ils pesaient plus de la moitié des créations il y a un an.
Est-ce lié à la crise économique et à la morosité ambiante ? Pas vraiment. "Ce recul n'est pas lié à la crise mais exclusivement à la réforme Pinel, qui a complexifié le système" selon Grégoire Leclercq, président de la Fédération des autoentrepreneurs, interrogé par Le Figaro.
Créer sa micro-entreprise dans l’Hexagone serait devenu, selon lui, "complexe et inattrayant", "un repoussoir plus qu'un moteur".
Qu’est-ce que la réforme Pinel ? Elle a transformé le régime des autoentrepreneurs en micro-entrepreneurs et a instauré au passage de nouvelles obligations. Comme celle d’être immatriculé, avec à la clef des frais et une procédure à engager, ou de suivre un stage préalable à l'installation qui dure 5 jours et coûte 300 euros. Les micro entrepreneurs doivent en outre payer des charges plus lourdes. Bref, il a fallu que le gouvernement vienne toucher à un dispositif qui, pour une fois, fonctionnait plutôt bien !
Un succès inattendu
Le régime de l'auto entrepreneur, accessible depuis le 1er janvier 2009, a connu un succès rapide et immense auprès des créateurs d'entreprise dès son lancement. Ainsi plus de la moitié des créateurs d'entreprises de 2009 étaient des auto entrepreneurs.
Lle secrétaire d’Etat aux PME d’alors, Hervé Novelli, le présentait comme "une arme anticrise (…) à la disposition de chacun". "Il s’agit simplement de se déclarer et c’est tout. Avec ce régime, on est imposé quand on a un chiffre d’affaires. Pas de chiffre d’affaires, pas de charges, pas de TVA, pas d’impôt sur les sociétés et pas de taxe professionnelle pendant trois ans" expliquait-il à l’époque.
Face à la chute du nombre de créations de petites start up, le gouvernement songe à faire marche arrière et à alléger les nouvelles procédures mises en place.