Introduction
Lorsqu'on parle du cinéma, l'entrepreneuriat n'est pas la première chose qui vient à l'esprit. On pense plutôt aux salles obscures, aux films qui nous ont fait rire ou pleurer, et aux stars sur tapis rouge. Pourtant, pour que les films existent, le génie artistique ne suffit pas. Il faut qu'ils aient été produits et financés. Autrement dit, il faut qu'un entrepreneur soit intervenu. Ce livre prend le parti d'aborder le septième art par la coulisse, par les entreprises qui portent les films et ceux qui les ont fondées. Par des histoires de gros sous, aussi, ce qui semble toujours un peu vulgaire quand on parle d'art, mais qui est indispensable, si l'on veut que l'art en question se développe.
Le paragraphe précédent entraîne mécaniquement la nécessité de définir ce que l'on entend par « entrepreneur », d'autant que le concept ne fait pas l'objet d'une définition claire. Disons qu'un entrepreneur est une personne à l'origine de la création d'une activité économique. À la différence d'un homme d'affaires, l'entrepreneur n'a pas pour unique objectif la maximisation du profit. Son travail n'est certes pas désintéressé, mais il vise avant tout à créer quelque chose de nouveau. L'entrepreneur est un bâtisseur tandis que l'homme d'affaires se préoccupe peu de l'activité de son entreprise, tant qu'elle rapporte de l'argent. La différence entre les deux étant floue, beaucoup d'hommes d'affaires préfèrent se voir ou se présenter comme des entrepreneurs, ceux-ci étant mieux considérés socialement.
On pourrait également considérer comme entrepreneurs du cinéma ceux qui gravitent autour du septième art, comme les entrepreneurs créant et fournissant le matériel indispensable aux tournages. Citons l'Américain George Eastman, fondateur de Kodak en 1881, qui a notamment fabriqué les pellicules indispensables à la naissance du cinéma. Entre tous les entrepreneurs qui auraient mérité de figurer dans ce livre, il a donc fallu trancher. Le choix final relève d'une approximation nullement scientifique des entrepreneurs qui nous ont semblé les plus importants et les plus représentatifs des divers par- cours dans le cinéma.
La sélection proposée, centrée sur l'Europe (France et Italie) et les Etats-Unis, n'est pas représentative de la diversité du cinéma mondial. On aurait pu intituler l'ouvrage Les entrepreneurs du cinéma occidental. Cette limitation géographique a toutefois sa cohérence, puisque le cinéma est né en France et que le secteur tel que nous le connaissons aujourd'hui a été inventé aux Etats-Unis. De plus, Hollywood domine toujours le cinéma mondial de la tête et des épaules.
Les entrepreneurs retenus reflètent aussi une certaine homogénéité sociale, avec une représentation écrasante des hommes blancs. Cela ne traduit nullement une volonté de discrimination de notre part ; le cinéma est ainsi fait que son histoire a été portée par des entrepreneurs souvent assez semblables socialement, comme nous le verrons par exemple avec les fondateurs d'Hollywood. En cela, le cinéma ne fait pas exception. La plupart des entrepreneurs les plus célèbres, quel que soit leur secteur d'activité, se ressemblent. Ce qui ne veut pas dire que l'entrepreneuriat est réservé à une catégorie spécifique de la population, comme nous l'avons montré notamment dans Les entrepreneurs atypiques (Enrick B. Editions, 2019), où sont présentés une multitude d'entrepreneurs à succès venus d'horizons divers.
Nous ne prétendons pas dans ces pages donner la recette du succès pour devenir riche et célèbre dans le cinéma, même si chacun est libre de tirer des enseignements du parcours des personnalités réunies. L'objectif premier de ce livre est de faire passer un bon moment au lecteur en le conviant à un voyage simultané dans deux univers passionnants : le cinéma et l'entrepreneuriat.
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