Plutôt cigale ou fourmi ? D'après un sondage MeilleurPlacement.com avec OpinionWay, les jeunes seraient plutôt fourmi en parvenant à mettre de côté 281 euros par mois, soit 5 euros de plus que la moyenne nationale !
La crise du Covid-19 a eu l'effet d'un déclic chez la jeune génération. Entre impossibilité de consommer avec la fermeture des cinémas et des bars et des craintes (justifiées) sur l'avenir, jamais le niveau d'épargne des jeunes français n'a été aussi élevé. Cette prise de conscience sur la nécessité de se constituer un bas de laine est d'autant plus nécessaire que le niveau de chômage chez les moins de 25 ans frôle la barre des 20 %
[1] , près de 3 points au-dessus de la moyenne de l'Union Européenne, à cela s'ajoutent les doutes sur la pérennité du système de retraite.
Les placements traditionnels en perte de vitesse
Les efforts d'épargne des jeunes se confrontent à une réalité amère avec des placements sans risque faiblement rémunérés à l'image du populaire Livret A qui plafonne à 0,5 % et au retour d'une inflation galopante estimée à 1,5 % pour 2021. Dans ce contexte, les petits épargnants ne peuvent qu'observer le grignotage de leurs économies. Même constat du côté de l'assurance-vie, les fonds euros ont servi une rémunération moyenne de 1,08 % en 2020 [2] et celle de 2021 ne s'annonce pas plus glorieuse.
Les placements d'épargne ne permettent plus de se constituer un patrimoine sur le long terme, mais il reste intéressant d'y placer une épargne de précaution qui reste disponible à tout moment et dans laquelle piocher pour financer un voyage ou encore un déménagement. Si les jeunes épargnent autant en ce moment, c'est d'abord par appréhension de l'avenir et la nécessité de s'y préparer. Dès lors, la question à se poser est où doivent-ils investir et de quelle manière ?
Investir en Bourse dès maintenant
Et si la solution était la Bourse ? En investissant sur les marchés financiers dès la vingtaine avec un horizon d'investissement à long terme à 10, 15, 30 voire même 40 ans, la Bourse offre des perspectives de plus-values plus importantes que l'immobilier. Depuis le début de la crise sanitaire, la Bourse a retrouvé un regain d'intérêt auprès des jeunes adultes de moins de 35 ans. L'Autorité des Marchés Financiers (AMF) a comptabilisé plus d'un million de nouveaux boursicoteurs depuis 2019 et la part des détenteurs d'actions en direct de moins de 35 ans est passée de 11% à 18% entre mars 2019 et mars 2021.
La tendance ne devrait pas s'estomper dans les prochains mois avec un CAC 40 qui atteint des sommets, en hausse de 17% depuis le début de l'année. Les perspectives d'argent facile attirent les jeunes épargnants qui profitent d'un accès de plus en plus simplifié aux marchés financiers grâce à diverses plateformes d'investissement accessibles sur smartphone.
La tentation de réussir un « bon coup » est d'autant plus grande que les nouveaux boursicoteurs ont observé lors du premier confinement la chute des marchés financiers avant un rebond spectaculaire au cours des mois suivants. Même chose du côté des crypto monnaies où l'on parle de crypto-mania, la fièvre emporte les investisseurs sur ces placements hautement spéculatifs avec le risque d'un retour de bâton douloureux.
Éduquer les jeunes aux marchés financiers, une nécessité
Investir sur les marchés financiers n'est pas sans risque et l'effet « casino » peut emporter les économies des petits porteurs. Pour profiter pleinement du potentiel de la Bourse, il est impératif d'avoir un horizon d'investissement à long terme pour lisser les aléas des marchés financiers. Un principe adapté aux plus jeunes qui ont la vie devant eux et peuvent immobiliser une part de leur épargne sur plusieurs décennies.
L'adage « ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier » est à prendre au pied de la lettre. La clé d'un investissement réussi en Bourse passe obligatoirement par la diversification au niveau sectoriel (biens de consommation, matières premières, santé, technologie, services financiers, etc.) et géographique (Europe, Amérique, Asie). Pour les néophytes, il peut être judicieux d'investir dans des ETF qui reproduisent à l'identique un indice boursier ou dans des OPCVM, et si possible labellisés ISR pour donner du sens à son épargne.
Enfin, il n'est pas nécessaire d'investir des sommes importantes. Pour acquérir les bons réflexes d'épargne, il est préférable d'investir de petits montants de manière régulière pour se constituer un patrimoine sur la durée et aborder sereinement l'avenir.
[1] Source Eurostat mars 2021
[2] Source Good Value For Money