Plans banlieues : Nulle solution politique sans diagnostic culturel…

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Par Sabrina Medjebeur Publié le 12 août 2021 à 5h28
France Plan Banlieues Borloo Montant
@shutter - © Economie Matin
60%9,3 millions de personnes en France ont un revenu inférieur à 60% du niveau de vie médian.

Même la Cour des comptes n’arrive pas à chiffrer les dizaines de milliards déversés pour le gouffre à l’endogamie sociale et la dérive sécuritaire qui maillent les quartiers dits sensibles.

Pourtant, et malgré la multiplicité des coûteux projets, la création de l’ANRU et la loi SRU, cela fait des années que l’on observe cette déliquescence gabegique.

Oui la grille de lecture employée au déclassement social est irréfragable mais ce n’est pas la seule et de moins la plus importante comme le souligne le pédopsychiatre Maurice Berger.

Dans son rapport édifiant « Faire face à la violence en France », il explique que la condition éducative est un facteur déterminant dans le constat et la continuité de la violence protéiforme qui gangrène ces quartiers depuis maintenant plusieurs générations.

Point d’empathie, absence de culpabilité, nul respect des lois collectives, volonté de détruire, permis de tuer, voilà les principaux crédos de cette jeunesse enkystée dans une violence inouïe.

Il rajoute que dans une interview accordée à Ivan Rioufol sur Cnews le 14 Juin 2021 que seulement 10% de ses patients sont issus de familles dites « de souche ». Les 90% restants sont le figuratif des enfants issus de l’immigration.

La pauvreté n’est donc pas le seul déterminisme de la violence. Des départements économiquement très reculés comme le Cantal ou la Lozère ne souffrent pas de rodéos sauvages, de barrages aux pompiers, police, médecins, d’agressions, de rixes entre bandes ou bien encore de la dynamique des trafics de drogue vue des balcons.

Et point de discours misérabiliste comme le souligne la courageuse Nadia Remadna, présidente de l’association « la brigade des mères », dans une interview accordée à LCI le 20 Avril 2021. Selon elle, et nous sommes nombreux à le penser, « c’est une question de mentalité et de culture ». Le débat est en effet civilisationnel.

Et cette culture de la violence s’attache avant tout à une doctrine familiale.

En effet, lorsque subsistent, au sein de la cellule familiale des codes anthropologiques inhérents à l’infériorisation, l’invisibilisation ou les exactions infligés aux femmes, la sacralisation du garçon et l’impunité qui lui est accordée ou bien la terreur éducative concernant les plus jeunes enfants, il est logique que ces violences se réhabilitent dans l’espace social commun.

Parcours délinquantiel, bestialité, appartenance clanique, caïdat, vision obsidionale du territoire social voulus comme un irrédentisme identitaire amènent la contradiction entre la dimension psycho-criminologique de ces acteurs et le respect de la conception des lois collectives.

La République ne suffit donc plus… Il ne reste qu’à oser sanctionner fermement ceux qui font comme si elle n’existe pas, dénoncer courageusement le vice racinaire de cette violence exponentielle qui perdure depuis des générations pour protéger ceux qui subissent les affres de cette perpétuité.

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Ecrivaine et cheffe d’entreprise. Elle est directrice de l'école française supérieure de conseil en image (EFSCI) qui forme des coach en image et développement professionnel. Citoyenne engagée, universaliste et républicaine, elle intervient à travers plusieurs médias sur la question de l’intégration culturelle.

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