Ceux qui me lisent régulièrement savent qu’au bas de chacun de mes éditos se trouvent une citation de Kennedy. « À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes ».
Je suis tenté de modifier légèrement ces propos pour obtenir la phrase suivante. A vouloir étouffer les révolutions pacifiques on rend l’implosion inévitable.
Vous allez me dire pourquoi diable ai-je envie de vous parler d’implosion.
Parce que implosion et explosion sont deux choses très différentes d’un point de vue physique mais aussi de la dynamique sociale. Si tout le monde, y compris au plus haut sommet de l’Etat, a peur de l’explosion du type de ce qui arrive en Guadeloupe, je crains que les observateurs et autres analystes se trompent de danger.
L’explosion n’aura peut-être pas lieu, ce sera une implosion et ce ne sera pas mieux ! Explication.
Procédons à une petite précision sémantique avant de commencer.
L’implosion comme l’explosion implique une destruction violente. Mais dans l’implosion, le mouvement est dirigé vers l’intérieur (préfixe latin in-), tandis que dans l’explosion, il est dirigé vers l’extérieur (préfixe latin ex-).
Dans les deux cas, la destruction est violente. Donc dans les deux cas, ceux qui sont au sommet aujourd’hui redécouvriront la réalité de la citation « il n’y a pas loin du Capitole à la Roche tarpéïenne », la chute n’est jamais loin, mieux, elle se rapproche.
Emmanuel Macron est profondément un président par défaut, qu’on l’aime ou pas, que l’on soit pour ou contre n’est pas ici le sujet de cette analyse. Il n’est pas aimé. il est même détesté par son propre peuple comme autrefois les rois maudits. Il représente une petite caste parisienne et mondialiste qui s’est arrogée tous les pouvoirs et cela déplaît à beaucoup.
Le mouvement des Gilets Jaunes a marqué en profondeur les esprits des dirigeants comme de la population.
Le fossé s’est installé.
Les positions sont irréconciliables.
Macron ne doit sa survie politique et peut-être physique qu’à des forces de l’ordre qui, républicaines, ont tenu et maintenu l’ordre. Je parle ici des gendarmes. Pour certains éléments de la police, il y a eu une instrumentalisation politique évidente. De police, certaines unités sont devenues milices, confondant maintien de l’ordre avec maintien au pouvoir.
Après des mois et des mois d’affrontements, Macron a gagné.
La Macronie n’en a pas nourri un grand sentiment d’humilité, mais de supériorité.
Mal élue, contestée de toutes parts, peu représentative, l’intelligence politique aurait voulu que le système politique actuel adopte un profil bas.
Ils ont maté les Gilets Jaunes, ils n’ont plus rien à craindre ou presque !
Cela peut sembler assez logique en première analyse.
Progressivement, la Macronie est repartie telle qu’elle était. Arrogante, méchante, violente avec en point d’orgue l’allocution présidentielle du 12 juillet qui n’avait qu’un seul objectif. Terroriser la population.
Cela a parfaitement fonctionné.
Les gens ont eu peur.
Grande satisfaction chez nos dirigeants qui n’ont pas vu ce qu’ils venaient de créer ni les conséquences de ce qu’ils venaient de faire.
Car, l’histoire a ses propres règles. Les peuples leurs propres logiques, et les résistances, leurs stratégies de contournement.
L’effet de seuil de la mise en retrait.
Le pass sanitaire n’a aucun intérêt sanitaire puisque les vaccinés se contaminent entre eux. Non, il a pour objet de « forcer » à la vaccination, de « pourrir la vie des non vaccinés ». Il y a dans ce pays 16 millions de non vaccinés, il y a également des dizaines de non vaccinés en puissance puisqu’à chaque injection obligatoire pour recharger le pass, ceux qui ne le feront pas, parce qu’ils ne le veulent plus, parce qu’ils ont peur, parce qu’ils ont eu très mal ou qu’ils ont vu un proche très malade, viendront grossir les rangs des parias chaque jour plus nombreux.
Mais ce n’est pas là l’essentiel.
L’essentiel, c’est que pour la première fois de ma vie, j’ai vue l’Etat violenter la totalité de la population. Sans se cacher.
Lorsque l’Etat devient violent et que l’Etat fait peur, la résistance ne se fait plus dans la rue.
N’imaginez même pas qu’elle se fera dans les urnes.
Le gouvernement veut déjà mettre en place le vote électronique avec tout son cortège d’ombres de carabistouilles et de tricheries.
Lorsque la révolution pacifique n’est plus possible ni dans les rues, ni dans les urnes, croryez-vous qu’elle en soit pour autant impossible ?
Bien évidemment que non.
L’histoire, « toujours tragique » comme dirait un sans doute candidat à l’élection actuelle, nous donne un exemple récent remarquable.
L’effondrement de l’ex-URSS.
Vous aviez pire en ex Union Soviétique que les BRAVm… vous savez les brigades de répression des actions violentes motorisées, autrefois appelées les voltigeurs. Bref, BRAVm ça fait top sur BFM lorsque les journalistes annoncent la voix trépidante que les Braves sonnent la charge contre les barbares qui sont à nos portes (je parle de celles des palais de la république et des beaux appartements du 7ème arrondissement préservés des joies de la diversité heureuse et de la délinquance quotidienne). Il y avait pire disais-je, il y avait le KGB et les sous-sols lugubres de la Loubianka. Il y avait les goulags et la psychiatrisation des opposants.
Il y avait tout cela en ex-URSS.
Il n’y avait pas franchement le droit de manifester, ou de jouer le « gilet jaune » effectivement.
Et quand on rend les explosions impossibles, on crée les conditions des implosions.
C’est exactement pour cette raison, parce que les explosions (sauf pour les coeurs de centrales nucléaires dont les nuages radioactifs s’arrêtaient comme par magie à nos frontières) étaient impossibles que l’URSS s’est effondrée sur elle-même.
L’URSS s’est effondrée sur elle-même sous le poids de ses propres mensonges, de son politiquement et communistement correct de l’époque. Elle s’est effondrée parce que plus personne ne croyait à la fiction imaginaire de la révolution russe et du progrès pour les travailleurs, aux lendemains qui chantent et au bonheur des masses.
L’URSS a été l’inverse de sa promesse.
La France est devenue la négation d’elle-même. En quelques mois, notre naufrage intellectuel, moral, collectif s’est amplifié.
Je détecte à tous les niveaux les signes avant-coureurs de l’implosion qui arrive.
Quels sont-ils ?
L’implication et la motivation.
Tout le monde s’en fou. Ils ont tous lâché l’affaire. Les profs n’enseignent plus. C’est ahurissant. La discipline tout le monde s’en fiche. Les policiers policettent à peine et la délinquance est incontrôlable. Les flux de migrants sont immaîtrisables, ils sont des milliers que nous laissons tomber dans la drogue et devenir des zombies du crack. Les suicides explosent. La violence partout s’exacerbe. Les discours objectivement haineux et agressifs tenus à longueur de journée sur des plateaux télé de chaînes d’information en direct font augmenter la pression dans la cocotte minute France.
Comme en ex-URSS, plus personne ne croit plus ni à Macron, ni à la politique, ni à la démocratie, ni aux urnes.
Plus personne ne croit le récit « républicain ».
La France est définitivement morcelée, fracturée.
L’édifice ne tient que par la force et le poids des habitudes.
Notre pays est devenu un immense village Potemkine.
Macron et Véran, dans le bunker de l’Elysée où ils réunissent le conseil de défense, font bouger des leviers de commande virtuels.
Tout le monde joue à « si ça marchait ».
Plus rien ne marche.
Plus rien ne fonctionne.
En faisant ce qu’ils ont fait, ils ont cassé et détruit ceux qui croyait encore un peu à la fiction collective.
Ce pays va imploser.
Il va s’effondrer dans les prochains mois parce que plus rien ne le tient.
Parce que plus rien ne nous retient.
Parce qu’au fond de l’âme collective de cette nation, au tréfond de l’inconscient collectif et populaire, l’immense majorité alimentera par sa passivité un processus de destruction… créatrice parce qu’il y a l’envie d’en finir.
Mais avant de construire autre chose, il faudra passer par une forme d’effondrement.
En réalité, il a déjà commencé, et vous le ressentiez déjà.
Nous sombrons.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !