Certes l’entreprise est en pleine résurrection. Certes son dirigeant est en partie responsable de ce succès. Mais de là à doubler son salaire... ?!
Les patrons accusés d'un manque de décence
Pour le secrétaire général de la CFDT, la rémunération de Carlos Tavares, le patron de PSA Peugeot Citroën, n'est «pas légitime», comme il l’a déclaré lors de l'émission BFM Politique. Le voilà même qui l’appelle, lui et ses homologues chefs de grandes entreprises, à plus de « décence » ! « Ce style de salaire fait beaucoup de mal à la cohésion sociale », a-t-il encore ajouté. « Je rêverais d'un comportement individuel qui permette d'y renoncer ».
Le président du directoire du constructeur automobile a gagné 5,24 millions d'euros en 2015, soit près du double de l'année précédente. Dans le détail, cette rémunération comprend notamment 1,93 million d'euros de part variable et 1,3 million d'euros de part fixe.
Pourquoi un tel jackpot ? Tout simplement car le conseil de surveillance de PSA Peugeot Citroën a estimé que les objectifs fixés afin d’accélérer la reconstruction du groupe ont été réalisés dès 2015, alors que la date limite pour les atteindre était 2018.
Deux ans d'avance sur les objectifs
De fait, comme le souligne un communiqué de presse paru le 26 février 2016, PSA a triplé son résultat opérationnel courant. Le chiffre d’affaires pro forma du Groupe s’établit à 56 328 M€ en 2015, contre 53 301 M€ en 2014. « Nous avons réalisé notre plan dans un temps record grâce à la mobilisation de toute l’entreprise et de ses partenaires. Je salue cette victoire collective qui nous remet dans la course et qui démontre le potentiel de PSA » a déclaré Carlos Tavares, Président du Directoire de PSA Peugeot Citroën.
Et le patron de Peugeot a beau avoir doublé son salaire, il gagne bien moins que le PDG de Renault, Carlos Ghosn, qui devrait encaisser cette année 2 millions d’euros de plus, sans même compter ses émoluments à la tête de Nissan !