La campagne des élections présidentielles a montré à quel point les Français attendaient en priorité des élus exemplaires, surtout dans une période de difficultés de pouvoir d'achat. Les questions de parrainages, de transparence, d'avantages injustifiés l'ont illustré.Un domaine particulier illustre bien cette attente partout en France.
Les parrains cachés des éoliennes.
Peu de gens le savent mais toute opération éolienne commence en cachette des années plus tôt par des compromis signés dans le secret entre des propriétaires fonciers et un promoteur éolien. Les intérêts sont énormes. Chaque compromis pèse des dizaines de milliers d'euros par an de revenus strictement personnels. Ces accords discrets sont la base essentielle de l'opération. Aucune étude ne démarre sans ce précieux sésame. Les études durent plusieurs années pendant lesquelles on ne saura rien de ces arrangements.. Ces compromis ne sont soumis à aucun contrôle, aucune publicité préalable. Et pourtant, ils décident de l’avenir de milliers de foyers qui l’ignorent. On peut parler d'affaire entre initiés.
Il devient nécessaire de publier par annonce légale, dans chaque commune et dès leur signature, les promesses cachées de location de terrain à un projet éolien avec le montant du loyer perçu. Ces opérations sont publiques et bénéficient d’avantages fiscaux très importants. Les procédures d'enregistrement le permettent. Pourquoi faut-il le faire dans chaque commune de France comme pour tout autre projet public?
Les propriétaires bénéficiaires ne sont vaguement connus qu'au tout dernier moment. Paradoxalement, ce procédé ne les protège pas non plus, puisqu'ils sont très mal informés du projet final et trop tard eux-aussi. Plusieurs questions parlementaires ont montré les faiblesses de protection des particuliers démarchés à domicile. Un seul exemple suffit à le montrer: pendant dix ans, les propriétaires ont ignoré qu'ils hériteraient d'immenses socles en béton à demeure dans leurs terrains et découverts au moment du chantier. Le coût d'enlèvement sera supérieur au loyer perçu total dès la première défaillance.
Un système occulte et injuste, favorable à la corruption
Lors des votes des conseils municipaux, aucune déclaration de patrimoine n'est exigée des élus. Depuis dix ans, quantité d'actions judiciaires ont révélé de multiples prises illégales d’intérêt. Grâce aux compromis confidentiels, des élus locaux ont instruit ou même attiré des projets concernant leurs propres terrains, ou ceux appartenant à leur famille. Ces projets leur permettaient par la suite d’en tirer des revenus substantiels.
Mais il existe un problème encore plus vaste. De nombreux propriétaires rentiers, héritiers de terrains, n’habitent plus sur place après avoir quitté le monde rural. Ils sont démarchés en ville par des intermédiaires financiers qui les incitent à « rentabiliser » des terrains ruraux délaissés à l’abandon en faveur de promoteurs éoliens. Dans ce cas, il est impossible aux habitants d’une commune de savoir qu’une lourde menace plane sur eux. Leur destin tient au bon vouloir d’un banquier ou d'un gestionnaire de fortune inconnu placé à l’autre bout de la France. Leurs projets personnels ne tiennent qu'à un fil qui peut les lâcher à tout moment des années plus tard, car il reste longtemps occulte. Par centaines, exploitations agricoles, équipements hôteliers ou touristiques, habitations, entreprises artisanales, sont concernés sans le savoir, et sans pouvoir prendre leurs dispositions. Ils ne seront pas indemnisés.
La publication préalable des locations de terrains aux éoliennes est désormais incontournable, si on veut éviter de graves désordres sociaux et des affrontements locaux.
Au niveau moral et citoyen, ces pratiques sont choquantes. Grâce au secret, des citadins éloignés, qui ne résident pas sur place, vont bénéficier de rentes confortables en autorisant l’autorisation en pleine campagne de machines qui vont polluer la vie de centaines de foyers. D'autres habitants vont diriger vers leurs voisins des nuisances qu'ils ne veulent pas chez eux, mais ils vont en tirer profit. Les revenus qu’ils vont toucher ne bénéficieront pas du tout au milieu local. Ils seront récompensés d’avoir abandonné leurs biens. Ce retour aux féodalités d’un autre âge et au servage n’est plus acceptable au XXIème siècle, alors que 15 millions de Français sont désormais dans la pauvreté ou la précarité, principalement là où les éoliennes sont installées.