Ouin-ouin, snif-snif, ouin-ouin, je veux boire des coups en terrasse à 9,50 € les 25 centilitres de mauvaise bière et me sentir vivant en me serrant dans un RER à l’heure de pointe pour m’entasser dans un cinéma pour regarder un mauvais film à 12 euros le ticket.
Ouin-ouin, snif-snif, ouin-ouin, je veux retrouver ma copine Lavie Davant, qui n’a rien à voir avec l’élégante Sophie Davant, non, je vous parle bien de la vie d’avant. D’avant le Covid bien sûr.
Je veux protéger la planète et sauver l’environnement, mais s’il vous plait, laissez moi partir en avion à 40 euros pour un week-end à Rome, mieux, je veux aller à Bali en charter low-cost, je veux polluer, je veux voyager en all inclusive et me sentir un prince dans un pays où les gens sont payés au lance-pierres !
Ouin-ouin, snif-snif, ouin-ouin, je veux retrouver ma copine Lavie Davant.
Haaaaa, mes amis que ne serait-on pas prêt à faire pour passer encore une nuit de plus dans les bras de la belle Lavie Davant.
Tout.
J’accepterais tout pour une nuit de plus avec elle.
Toutes les compromissions.
Toutes les lâchetés.
Oui.
Oui aux restrictions, aux piqûres, oui au passe sanitaire même si, il n’a d’autre utilité que de forcer les méchants non-vaccinés à se faire piquer. Oui encore à la ségrégation, oui au fait de rester enfermer, oui aux confinements, mais promettez moi une nuit dans les bras de la belle Lavie Davant !
Lavie Davant ce n’était pas juste les coups en terrasse et les avions. Lavie Davant était beaucoup plus profonde que cela. Les coups en terrasse ce n’est que l’écume des choses. Ils s’y trompent tous. Ils confondent. Ils n’ont pas compris que dans la liberté de boire des coups ou de voyager l’important n’était ni la boisson mais le flacon, ni le voyage mais la liberté. C’est parce qu’ils se sont totalement trompés et égarés qu’ils ne la retrouveront jamais. La liberté, donc, Lavie.
Vous ne retrouverez jamais Lavie Davant !
Lavie Davant a vieilli, le temps est passé, il a fait son œuvre.
Le monde d’avant n’existe plus.
Il a déjà laissé place au monde d’aujourd’hui.
Demain sera pire.
Ce sera le monde d’après.
Un monde bien loin de Lavie Davant.
Gardez son visage en tête, son sourire, sa joie de vivre.
Ainsi était Lavie Davant.
Elle croquait la vie à pleines dents.
Nous rigolions, c’était une époque où nous avions de l’humour. Nous pouvions rire de tout. Ou presque. On sortait. Nous étions libres. Pas de passe ni de laissez-passer. Pas de restriction. Pas de prison pour un verre entre amis sur une plage un soir avec un feu de camps. On roulait en GTI bien trop vite. Nous buvions sans doute trop. Nous mangions mal, loin des 5 fruits et légumes chiants que nous permet notre triste quotidien. Entre boulghour et quinoa. Bio. Sans gras. Vivre longtemps. Même si c’est très chiant. Ni homme ni femme. Pas d’excès. Contrôle social. Permis à point. De l’école à l’âge adulte. Qu’elle était belle Lavie Davant à la lumière du feu crépitant.
Puis le feu s’est éteint. Comme Lavie Davant.
Je la garde dans mon cœur.
Autant d’instants précieux.
Ceux partagés par des gens, si différents, mais humains, tout simplement. Nous vivions ensemble, nous nous embrassions, nous nous serrions dans les bras, nous nous aimions, il n’y avait pas de distanciation sociale ni de gestes barrières.
Lavie Davant savait que vivre était dangereux, elle savait même que l’issue, toujours fatale était connue à l’avance. Lavie Davant savait, qu’un jour, il lui faudra mourir.
Nous voulons tous que ce soit le plus tard possible.
Lavie Davant, elle, comme tous ceux qui nous sont précieux, nous a quittés bien trop tôt.
Repose en paix Lavie.
Ils ont tous voulu te tuer.
Ils ont réussi.
Ils ont réussi, parce que nous les avons laissés faire.
C’est pour cela que nous visons dans un monde de dépressifs suicidaires et devenant tous fous, plus ou moins.
Gardez le souvenir de Lavie Davant dans vos cœurs et dans vos esprits.
Il n’y a rien de plus puissant qu’une idée. Une idée de liberté, une idée d’humanité, d’égalité et de fraternité.
Elle était comme cela Lavie Davant.
Repose en paix.
Partagez ce faire-part de décès avec vos députés, vos sénateurs, vos maires. Ils sont les premiers responsables du climat de tristesse qui étrangle ce pays. L’étouffe. C’est eux, les vrais assassins de Lavie Davant. Elle n’est pas morte de vieillesse, c’était bien un homicide, que dis-je un vrai féminicide comme on dit aujourd’hui.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !