Les quelques centaines de millions d'euros que le gouvernement a lâché aux agriculteurs pour clore la crise celle-ci est loin d'être terminée. La mesure, uniquement palliative et qui ne résout pas un problème de fond, ne convainc personne. Toujours l'eau jusqu'au cou, de plus en plus d'exploitants sont prêts à tout laisser tomber selon le dernier sondage de la FNSEA.
La fin de l'agriculture en France ?
Les agriculteurs français se battent depuis des années contre une politique qui ne leur est pas favorable et, surtout, contre la guerre des prix que se mènent les distributeurs. Ces derniers font pression sur les exploitants agricoles afin qu'ils baissent leurs prix de vente ce qui permet aux distributeurs de baisser les leurs. Cette guerre, à laquelle s'ajoute la concurrence liée au marché commun européen, a créé une crise sans précédent dans le secteur.
Ainsi, mercredi 20 avril 2016, la FNSEA a publié son baromètre trimestriel sur le ressenti et la situation financière des agriculteurs. Les chiffres n'ont jamais été aussi mauvais depuis la création du baromètre, en 2010. Pour la troisième fois consécutive, le nombre d'agriculteurs qui "n'y arrive plus" est en hausse.
En mars 2016, 14 % des 1 500 exploitants interrogés étaient prêts à tout lâcher et à fermer leurs portes. Ce nombre, rapporté au nombre d'exploitants en France (environ 500 000) permet de dire que plus de 50 000 agriculteurs sont prêts à cesser leur activité d'ici 12 mois.
La situation financière se dégrade encore et encore
La part des agriculteurs en difficulté qui ne veulent plus se battre augmente de trimestre en trimestre : ils n'étaient "que" 10 % en mars 2015. "C'est la première fois que ce chiffre enregistre trois hausses successives" prévient la FNSEA, inquiète.
Selon le dernier baromètre, plus de la moitié des exploitants (53 %) ressent une dégradation de leur situation financière. Pour 44 % la situation se "stabilise" et ils ne sont que 3 % à estimer qu'elle s'améliore. Les raisons de cette dégradation ? Toujours les mêmes : la réglementation (65 %), les prix de production (65 %), le coût du travail (60 %) et les charges (60 %).
La crise du secteur agricole est donc toujours bien présente malgré les minces annonces du gouvernement. Si la situation continue, la France, qui a un passé de grande productrice agricole (on l'appelait "le grenier de l'Europe"), pourrait se retrouver dans une impasse...