Le 23 août 2021, s’est ouvert au Mozambique le procès dit de « la dette cachée », qui est l’un des plus grands scandales de corruption du pays.
Le procès a lieu dans la prison de haute sécurité de Machava, à Maputo, les tribunaux du pays étant considérés comme trop petits pour accueillir un tel évènement judiciaire.
Dans ce cadre, dix-neuf personnes sont accusées de « chantage », « faux », « détournement de fonds » et « blanchiment ». Elles seront entendues durant un procès qui devrait s’étaler deux mois.
L’affaire est un scandale majeur : entre 2013 et 2014, les entreprises publiques mozambicaines Proindicus, Ematum et Mam ont contracté pour 1,76 milliard d’euros de prêts, notamment auprès du Crédit suisse et de la banque russe VTB, officiellement pour financer des projets de surveillance maritime, de pêche et de chantiers navals.
Les sommes prêtées auraient en fait servi un schéma de corruption au profit de proches du pouvoir, et notamment le fils de l’ancien président Armando Guebuza, Ndambi Guebuza ainsi que l’ancien chef des services de sécurité, Gregorio Leão. Au total, le schéma de corruption aurait coûté à l’État 2,2 milliards de dollars.
Ndambi Guebuza est depuis plus de deux ans en détention provisoire ; selon le parquet, son père Armando Guebuza a reçu la plus grande part de l’argent public détourné.
Le scandale, qui a éclaté en 2016, a plongé le pays dans une crise financière inédite : c’est en effet à ce moment que le gouvernement a déclaré publiquement avoir contracté les prêts sans prévenir ni le Parlement, ni les bailleurs de fonds.
Immédiatement après les révélations, le fonds monétaire international (FMI) et les principaux soutiens du pays ont suspendu leurs aides, empêchant le Mozambique de pouvoir rembourser ses dettes. Dans la foulée, cette crise a provoqué la chute de la monnaie nationale.
Le procès est donc suivi de près à la fois au Mozambique mais également par les institutions financières internationales.