Trop d’inflation. La FED réduit en urgence son soutien à l’économie !

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Par Charles Sannat Publié le 17 décembre 2021 à 10h24
Inflation France Energie Alimentation Matieres Premieres
@shutter - © Economie Matin
2,8%L'inflation en novembre 2021 a atteint 2,8% sur un an en France.

Voilà qui est très intéressant. La FED, la banque centrale américaine qui fait tourner les rotatives monétaires à plein régime depuis 12 ans, vient de décider d’accélérer la réduction de son soutien monétaire à l’économie.

Pourquoi pas.

Je n’en crois pas un strict mot, mais croire, n’est pas être sûr et affirmation ne valant pas argumentation, je vous propose que nous causions vous et moi de ces histoires de soutien à l’économie et de taux d’intérêt que la FED prévoit de monter en 2022 au moins… 3 fois. Diantre. Je tremble et j’ai peur. Non, en fait même pas peur. Explications.

Voilà ce que nous raconte BFM (source sûre) citant l’AFP (source encore plus sûre que certaine) !

« L’inflation aux Etats-Unis devrait être de 5,3 % en 2021 et 2,6 % en 2022, a indiqué la Fed à l’issue de la réunion de son comité de politique monétaire.
La Banque centrale américaine (Fed) a annoncé mercredi le retrait accéléré de son soutien à l’économie et se prépare désormais à relever ses taux d’intérêt dès l’année prochaine pour tenter de contenir l’inflation vertigineuse qui est devenue un obstacle majeur de la présidence Biden.

La hausse généralisée des prix à la consommation, qui s’avère plus tenace que prévu, pénalise durement les ménages aux Etats-Unis.

Le président Joe Biden a promis d’inverser la tendance. Mais ses marges de manoeuvre sont limitées. La hausse des taux d’intérêt, qui ralentit la demande en augmentant les coûts d’emprunt, est l’outil le plus efficace pour tempérer la poussée inflationniste.

Aussi la Réserve fédérale (Fed) a-t-elle décidé de passer à la vitesse supérieure en avançant de quelques mois la fin de la réduction d’achats d’actifs (« tapering »), condition préalable à la hausse des taux, a-t-elle annoncé mercredi à l’issue de la réunion de deux jours de son comité monétaire, le FOMC.

Cette diminution du soutien monétaire s’achèvera en mars et non en juin, comme prévu initialement ».

Mais, l’inflation n’est pas monétaire !

Oui, là je sais, je vous ai perdu avec cette affirmation. Je sais c’est choquant. Dire que l’inflation n’est pas monétaire c’est un peu comme dire que le chocolat c’est sans le cacao ou le café sans café, enfin vous voyez le truc, mais le truc justement, c’est que la monnaie, là maintenant on s’en fiche.

Je vous explique tout cela très longuement dans la lettre STRATEGIES du mois de décembre spécialement consacrée aux mesures non-conventionnelles de lutte contre l’inflation qui seront prises dans quelques mois parce que je le redis, l’inflation actuelle n’est pas monétaire. Je ne vous dit pas que nous n’avons pas de problème avec la monnaie, je vous dis que ce n’est pas monétaire à la base.

A la base c’est une raréfaction des ressources. Vous pouvez imprimer autant de monnaie que vous voulez, ou réduire autant que vous voulez la quantité disponible de monnaie, si tout le monde veut du cuivre, et qu’il n’y a pas de cuivre, le problème n’est pas la quantité de monnaie disponible mais la quantité de cuivre, et l’inflation ne fera que mesurer le phénomène d’ajustement entre l’offre et la demande via le prix. Monter les taux ne sera utile qu’à la marge. Je peux vous faire le même raisonnement avec le riz ou le blé. Ce n’est plus la quantité de monnaie qui fait le prix des actifs mais leur rareté. Si nous sommes dans un cycle de rareté, alors l’inflation n’est pas monétaire. Elle est liée aux ressources, et de vous à moi, ce n’est pas une bonne nouvelle, car quand l’inflation est monétaire, il suffit « yaka » réduire la quantité de monnaie ou l’augmenter en fonction des besoins.

Mais, là non. Quoi que vous fassiez en termes monétaires, si y a pas de riz, alors vous pleurez sur les prix. Idem sur le blé, même s’il y a plein d’argent…

Ce qui nous amène à ce proverbe indien qui permet de bien résumer la situation de l’inflation.

« Lorsque l’homme aura coupé le dernier arbre, pollué la dernière goutte d’eau, tué le dernier animal et pêché le dernier poisson, alors il se rendra compte que l’argent n’est pas comestible. »

Lorsque je vous montre la rareté et les pénuries, les imbéciles, eux, regardent l’inflation monétaire.

L’inflation n’est pas monétaire et c’est une grande première.

Alors, les conséquences de ce raisonnement sont évidentes à prévoir en termes analytiques.

S l’inflation n’est pas monétaire, alors les outils pour la combattre ne seront… pas monétaires.

Ils seront non-conventionnels.

Et je vous explique tout dans le dossier STRATEGIES du mois de décembre intitulé « Les mesures non-conventionnelles de lutte contre l’inflation. Comment les comprendre et en profiter ». C’est cela qu’il va falloir bien comprendre. Pour vous abonner vous trouverez tous les renseignements ici, et vous aurez accès à l’ensemble des dossiers et des archives !!

Je vous explique que les hausses de taux seront purement « symboliques ».

Il y en aura bien évidemment, pour faire croire au fait que les autorités monétaires contrôlent encore la situation, mais la réalité c’est qu’avec plus de 100 % de dettes sur PIB partout et les risques d’un immense krach obligataire, les taux ne peuvent guère aller au-delà des 2 %, et c’est trop peu pour endiguer une inflation qui de toutes les façon n’est en réalité pas liée tant à la quantité de monnaie qu’à la raréfaction des ressources. C’est donc un nouveau paradigme qui s’ouvre sur l’inflation et les taux !

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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