L'ancien "livret d'épargne préféré des Français" est à son minimum historique : 0,75 %. Ce taux de rendement, quasiment nul, a entraîné un désamour massif pour ce produit d'épargne défiscalisé et les Français lui ont préféré des produits d'assurance-vie. Mais alors que la collecte reprend des couleurs et est repassée dans le vert, le taux du Livret A pourrait bien chuter encore au 1er août 2016.
Vers une baisse du taux du Livret A le 1er août 2016 ?
Les chiffres de l'inflation ne sont toujours pas au beau fixe. Si l'Insee a annoncé fin juin que l'inflation est repartie à la hausse, à 0,2 %, le gouvernement et la Banque de France ne s'attendent pas vraiment à ce qu'elle augmente beaucoup. Tous deux tablent sur 0,1 % d'inflation en 2016... et encore, le Brexit n'avait pas eu lieu lors de leurs calculs.
L'inflation est, pour le Livret A, une donnée essentielle : le niveau de l'inflation permet de calculer le taux de rendement du Livret A. C'est à cause de l'inflation quasiment nulle de ces dernières années que le Livret A a chuté à 0,75 % en 2015. Déjà à ce moment-là, le calcul mathématique prévoyait une baisse à 0,5 %.
Un an après cette dernière baisse, la situation n'est guère meilleure. De fait, le calcul mathématique du taux du Livret A prévoit une baisse à 0,5 % par an. Va-t-elle se faire ?
Le Livret A : un argument de Présidentielle ?
Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a déjà opté une fois pour le statu quo : en février 2016. Lors de la dernière révision du taux de rendement, en effet, le taux est resté inchangé à 0,75 % malgré le calcul mathématique.
A moins d'un an de la Présidentielle 2017, la situation a toutes les chances de rester telle qu'elle. Faire baisse encore le taux de rendement du Livret A, qui est défiscalisé comme son cousin le LDD, risque de mettre à mal la hausse de la collecte.
La Banque de France pourrait donc laisser le choix au gouvernement de baisser, ou non, le taux du Livret A et ce dernier ayant le dernier mot, il devrait le laisser inchangé. Déjà qu'il a promis 2 milliards d'euros de baisses d'impôts, promesse qui paraît difficile à tenir...