En 2021, les cyrptomonnaies ont pris de plus en plus de place dans le monde du sport. Mais, force est de constater que, comme pour les paris sportifs, la France est en retard. Explications
2021 a été l'année du boom des partenariats en Fan Token et Cryptomonnaie. Pour rappel, les Fan Token sont jetons numériques, des actifs numériques qu'une personne physique peut posséder moyennant une somme d’argent. Dans un club de sport, cela donne de l'importance et du poids aux supporters quant aux décisions, le plus souvent mineures. Et comme tous systèmes économiques, plus on en possède, plus notre pouvoir de décision est élevé. Le fan token du PSG, lancé en 2018, permet par exemple d'influer sur « le message qui s’affiche sur le mur du vestiaire pour motiver les joueurs avant un match décisif, voter pour le but de la saison ou encore désigner les gagnants des prix de fin de saison », précise le PSG. Les supporteurs obtiennent aussi des avantages, des cadeaux ou des exclusivités en lien avec le club.
L'arrivée de Messi a fait bondir le cours de la cryptomonnaie du PSG
Comme les autres cryptoactifs, les fan tokens, basés sur la blockchain, s'achètent et peuvent se vendre sur un marché dédié. Le cours Paris Saint-Germain Fan Token a actuellement une valeur de près de 12 euros et une capitalisation boursière de 37,5 millions d'euros. Cela a été rendu possible par la collaboration depuis 2018 entre le PSG et le site spécialisé Socios.com. Un choix juridique et économique habile de la part du club parisien puisque cet été suite aux premières rumeurs d’arrivée de Lionel Messi, le cours de la cryptomonnaie du PSG s’est envolé (+150 %) passant le prix du fan token de 20 à 54 dollars.
Lionel Messi en a aussi reçu à son arrivée au PSG. Le but : populariser le jeton, évidemment, pour resserrer les liens avec les supporteurs après une année sans public dans les stades. Le club parisien a aussi tout intérêt à faire remonter les cours. Et pour cause, l'idée peine encore à séduire. La plupart des fans tokens sont redescendus à des niveaux bien plus faibles qu'à leur lancement : d'une part, beaucoup de supporteurs n'y trouvent pas leur compte, d'autre part ces actifs sont très volatils et ont suivi le mouvement baissier du bitcoin en début d'année 2021. Autre avantage pour le PSG, baisser le salaire promis à sa star argentine en compensant avec ces jetons : une façon de diminuer la masse salariale du club, scrutée de près par les régulateurs.
Mais le football n'est pas le seul sport concerné. En effet, selon un sondage YouGov, les clubs de football et basket-ball représentent 65% de tous les partenariats depuis 2018. Par exemple, Crypto.com vient de remporter le naming du célèbre Staples Center. La plate-forme de cryptomonnaie basée à Hong Kong vient donc de s'offrir le nom de la salle mythique de NBA basée à Los Angeles pour 700 millions de dollars sur vingt ans, soit 35 millions de dollars par an.
Le sponsoring sportif rendrait-il les cryptos plus crédibles ?
Comme les clubs de sport ont toujours besoin de « gagner plus pour dépenser plus », pour payer les joueurs de plus en plus cher notamment, les cryptomonnaies gagnent déjà en visibilité via le sport. Pour ce qui est de la crédibilité, selon les pays voire les sports, cela varie selon les résultats du sondage YouGov. Par exemple, la réponse est oui pour 11% des Américains mais 18% pour les fans de NBA. On descend à 12% en Angleterre. Seulement 8% des sondés en France estiment que le sponsoring sportif ferait gagner en crédibilité les cryptomonnaies. Certains se demandent si la France fait de la résistance, il semblerait que l'on soit surtout à la bourre. Les Etats-Unis s'y intéressent de plus en plus car frapper monnaie montre la puissance d'un pays.
La France toujours à la bourre
Les cryptomonnaies prennent des positions dans le sport. Mais pas encore en France. Selon le sondage YouGov en France seulement 6% des sondés considèrent les cryptommonaies comme le secteur le plus approprié au sponsoring d'un club de foot. On constate bien le décalage avec ce qui se passe en ce moment. Pour eux, le secteur le plus approprié est l'automobile... Nous avons une culture où l'on n'est pas avant-gardiste. On est régulièrement en retard ou en décalage. Cela rappelle ce qu'il s'est passé avec les paris sportifs, ce que l'on appelle le « betting » : la France était déjà à la bourre. La Ligue Nationale de Basket et l'opérateur de paris sportifs BETCLIC ont conclu un partenariat de naming pour le Championnat de France masculin de première division seulement cette année... Le championnat s'appelle donc désormais la « BETCLIC ELITE » depuis le 1er juillet 2021 pour une durée minimale de trois saisons. La France prend son temps, mais n'a-t-elle pas trop attendu cette fois pour agir ?