Au Mozambique, les troupes de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) et du Rwanda sont présentes – soit environ 4 000 hommes – depuis désormais 5 mois pour combattre les djihadistes dans la province du Cabo Delgado.
Malgré l'armée, les attaques djihadistes sont encore fréquentes
Si elles sont parvenues à déloger les groupes terroristes des principales villes qu’ils occupaient, comme Mocimboa da Praia en août, les attaques djihadistes perdurent. Selon l’ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled), les attaques sont moins nombreuses qu’auparavant mais restent importantes – soit 37 en novembre – principalement dans le district de Macomia, où sont actuellement les forces de la SADC.
Selon plusieurs analystes, un nouveau front djihadiste pourrait même s’ouvrir dans la province de Niassa, voisine du Cabo Delgado, dans laquelle aucune présence djihadiste n’avait été identifiée jusque-là.
Risques de contagion régionale
Malgré cela, le président mozambicain a parlé dans son discours à la nation le 16 décembre des progrès sécuritaires menés dans le Cabo Delgado, et de la réduction « par trois » des attaques djihadistes.
La menace est loin d’avoir disparu et les djihadistes sont désormais présents en dehors des villes. Le conflit pourrait se répandre dans les États voisins, notamment en Tanzanie. La situation humanitaire ne s’est pas non plus améliorée : selon plusieurs ONG, parmi les quelque 800 000 déplacés de cette crise, seuls des petits groupes ont commencé à rentrer chez eux.
Le projet Mozambique LNG de TotalEnergies, tant attendu par les autorités du pays, pourrait par conséquent être à nouveau reporté, même si ses abords sont actuellement sécurisés par des soldats rwandais. TotalEnergies n’a pour le moment pas annoncé de date officielle pour la reprise des activités.
L’avenir de la mission de la SADC en question
Initialement, la mission de la SADC était prévue pour une période de trois mois. Elle a été prolongée jusqu’en janvier 2022. Plusieurs experts se posent la question du devenir de la situation sans cette mission, mais surtout, de la résolution de la crise au-delà de la crise réponse militaire.