Ils estiment ne plus dégager de valeur ajoutée, et donc ne veulent plus payer la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA). Bref, les agriculteurs en ont marre !
Un secteur en souffrance
Les agriculteurs disent crouler sous le poids des taxes et souffrent plus que jamais des baisses des prix des différents produits issus de l'agriculture, notamment du lait et du bovin. Résultat, jurent-ils, ils refusent de payer désormais la TVA, « pour faire réagir l'État ».
C’est un syndicat agricole de Haute-Saône qui a lancé le premier cette menace. «C'est un mot d'ordre lourd de conséquences, mais on n'en peut plus», a lancé Sylvain Crucerey, président de la FDSEA Haute-Saône devant une cinquantaine d'agriculteurs réunis dans une exploitation de Vallerois-le-Bois, comme le rapporte un article du Figaro. Il en appelle également le gouvernement à « effacer les dettes d'un certain nombre d'agriculteurs », comme il l’a fait pour les banques.
Les agriculteurs espèrent mettre ainsi la pression sur les autorités.
Les dindons de la farce ?
En février déjà, les agriculteurs s’étaient mobilisés pour dénoncer leurs trop faibles marges.
D’après l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires, sur 100 euros dépensés par le consommateur dans l’alimentaire, les agriculteurs ne gagnent que 8,20 euros. L’industrie agroalimentaire en reçoit 13,20 euros et les distributeurs 19,80 euros, soit deux fois plus que les producteurs. Les taxes, elles, se chiffrent à 9,30 euros. Le reste étant réparti entre les importations alimentaires (14,30 euros) et les importations de biens intermédiaires, matières premières pour l’alimentation animale – engrais, pesticides, pétrole –(15,30 euros).
Et en juillet dernier aussi, les éleveurs s’étaient déjà rebellés contre la faiblesse du prix de leurs productions. Pour Xavier Bertrand à l’époque, ancien ministre et député-maire de Saint Quentin, cette situation est due au fait que « la guerre des prix dans la grande distribution se fait sur le dos des agriculteurs et éleveurs ».