Renault « arrange » t-il les résultats des tests de mesure de la pollution ? C’est ce qu’on peut penser en lisant l’article du Financial Times qui estime que la commission indépendante, chargée par le ministère de l’Écologie de faire la lumière sur le respect des normes anti-pollution.
En juillet, cette commission — créée suite au « dieselgate » de Volkswagen — estimait que si plusieurs constructeurs dépassaient effectivement les seuils de pollution tolérés, il lui était impossible de conclure qu’il y avait fraude. C’était le cas également de Renault. La commission pointait alors l’impossibilité d’avoir un accès complet aux logiciels embarqués des véhicules.
Renault cache-t-il un logiciel truqueur ?
« La commission ne peut donc pas se prononcer définitivement sur la présence ou absence de logiciels ‘tricheurs' dans les véhicules testés », expliquait-elle le mois dernier. La commission demandait d’effectuer de nouveaux tests pour déterminer si des constructeurs devaient se voir retirer leur certificat d’homologation.
Mais voilà : alors qu’elle assurait manquer d’informations, il semble que la commission avait bien entre les mains des données qui n’étaient pas favorables à Renault. Le Financial Times, qui s’appuie sur les révélations de trois membres de la commission (sur 17), écrit que le rapport du gouvernement a « omis » certains détails troublants touchant l’émission de gaz polluants par les véhicules Renault.
Le gouvernement dans le coup ?
Un modèle Captur embarquerait ainsi un logiciel capable de détecter un test anti-pollution et de faire en sorte d’optimiser son filtre à oxyde d’azote. L’objectif à terme est de réduire les émissions de gaz polluant et ainsi, rester dans les clous de la législation. Renault n’est pas seul dans ce cas : d’après une enquête allemande, au moins cinq constructeurs auraient mis en place un tel dispositif.
Les membres de la commission ayant dévoilé l’affaire au FT expliquent que Renault est parmi les constructeurs dont les données recueillies sont parmi les plus troublantes. Est-ce à dire que l’entreprise a quelque chose à se reprocher ? Pire encore : le gouvernement tente-t-il de cacher la vérité ? En tout cas, il est clair que le dossier est loin d’être clos. Et qu’il pourrait bien rebondir de manière très défavorable pour le constructeur français.