Ecologie degré 0. Le plastique, c’est plus automatique? pour les fruits !!

Cropped Favicon Economi Matin.jpg
Par Charles Sannat Modifié le 12 octobre 2021 à 21h13
Fruits Emballages Plastique Interdiction France
@shutter - © Economie Matin

Mes chères impertinentes, chers impertinents,

Ne croyez pas que le sort de la planète m’indiffère. Au contraire. Bien au contraire. Mais laisser la planète en bon état pour nos enfants est tout aussi important que de laisser des enfants en bon état pour la planète !

Il faut donc réfléchir et que chaque chose soit bien à sa place et éviter de mal raisonner.

Bien évidemment qu’il faut se passer au maximum du plastique, mais ce genre de mesurettes, de même que le tri sélectif des poubelles avec un camion poubelle dans lequel tout est mélangé, ou encore le tri des poubelles, mais avec des ramassages qui sont de plus en plus espacés parce que cela coûte cher fonctionne évidemment mal. Mais ce n’est pas le plus grave.

Le plus grave, c’est quand mes enfants reviennent de l’école en étant « éco-délégué » de classe. Si, si ça existe désormais. Et leur idée géniale c’est de participer à l’opération je récupère des bouchons pour l’association tartechemole. Parfait. Du coup mes gosses pour être les gagnants achètent le maximum de bouteilles en plastique pour avoir les plus beaux bouchons à recycler.

Je vous le dis. Laisser des enfants en bon état pour la planète est très important pour la planète elle-même.

Logiquement avec ma barbe grise j’ai fait remarquer à mes petits la limite de leur système et de leur idée.

Dis-moi ma chérie c’est quoi ton objectif ?

Protéger la planète papa parce qu’il y a trop de plastique.

Ok ma fille.

Et toi tu proposes que l’on achète encore plus de bouteilles pour avoir plus de bouchons à recycler.

Oui papa c’est ça.

Tu ne crois pas que nous devrions tout faire pour ne rien acheter qui comporte du plastique ou le moins possible.

Et là… silence de mort. J’enchaîne.

Mon enfant, si tu veux protéger la planète et les ressources, il ne faut pas se satisfaire de recycler. C’est bien le recyclage, c’est mieux que de ne rien faire, mais le mieux c’est de ne pas consommer ou le moins possible. Acheter en vrac. Remplir des contenants en verre très durables. Refuser la notion même d’emballage. Des petits paquets de biscuits dans des boîtes en carton, recouvertes d’un cellophane. Bref, nos poubelles regorgent de matières qui pourraient être supprimées.

Alors propose plutôt à tes camarades de ramener tous les bouchons le premier mois puis de les garder pour « mesurer ».

Puis il faut changer les habitudes de consommation non pas pour avoir plus de bouchons à collecter, mais du zéro bouchon tout simplement. Que du carton. Encore faudrait-il que nous fassions le bilan écologique du carton…

Oui mais papa recycler c’est bien quand même !

Oui, c’est bien, mais recycler, c’est utiliser beaucoup d’énergie pour pouvoir faire fondre le plastique, ou refaire du papier et du carton. Il faut de l’énergie, il faut de l’eau, et cela entraîne inévitablement des pollutions. Alors le mieux est de consommer avec pondération finalement exactement comme nous le faisions autrefois. Il n’y a pas si longtemps et tous ceux qui ont connu ou ont été élevés par la génération qui a « connu la guerre », savent de quoi je parle.

Lorsque je revenais le soir de l’école avec un pantalon neuf troué, je me faisais fâcher parce que cela coûtait cher. Qu’il allait encore falloir acheter une rustine et la coudre et que là aussi cela coûtait cher. Les chaussettes étaient reprisées à chaque nouveau trou. On ne jetait pas. Les œufs n’étaient pas dans des boîtes en carton mais en vrac et nous les mettions dans une boîte à cet effet. On réparait tout. Le frigo, comme la machine à laver. Notre empreinte environnementale n’avait rien à voir. Les profits des multinationales qui n’existaient pas encore non plus !

Pommes, radis, bananes, poivrons… Découvrez la liste des fruits et légumes emballés dans du plastique bientôt interdits à la vente

« Dès le 1er janvier 2022, il ne sera plus possible d’emballer et de vendre des fruits et légumes sous emballage plastique.

À compter du 1er janvier 2022, la plupart des fruits et légumes vendus n’auront plus d’emballage dans les rayons des supermarchés. Actuellement, 37 % d’entre eux sont vendus emballés, dont la moitié avec du plastique.

La liste des légumes concernés, dont les « bios », doit être officialisée ce mardi 12 octobre dans un décret d’application de la loi anti-gaspillage signé par la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, rapporte le Journal du Dimanche qui communique, d’ores et déjà, les fruits et légumes qui devraient être visés.

Légumes : poireaux, courgettes, aubergines, poivrons, concombres, pommes de terre et carottes « normales », tomates rondes, oignons et navets « normaux », choux, choux-fleurs, courges, panais, radis, topinambours, légumes racines.

Fruits : pommes, poires, bananes, oranges, clémentines, kiwis, mandarines, citrons, pamplemousses, prunes, melons, ananas, mangues, fruits de la passion, kakis.

Exceptions temporaires
Certains fruits et légumes demeureront épargnés par cette fin du plastique, comme ceux qui conditionnés par lots de 1,5 kg ou présentant un risque de détérioration s’ils sont vendus « en vrac ». Néanmoins ces exemptions seront limitées dans le temps, au maximum jusqu’au 30 juin 2026, en attendant la mise au point d’emballages sans plastique.

Légumes et fruits exemptés jusqu’au 30 juin 2023 : tomates côtelées et allongées segment cœur, oignons et navets nouveaux/primeurs, petits fruits ronds (tomate, raisin), choux de Bruxelles, haricot vert, pêches, nectarines, abricots.

Légumes et fruits exemptés jusqu’au 31 décembre 2024 : cerises, canneberges, airelles, physalis, salade, mâche, jeunes pousses, herbes aromatiques, épinard, oseille, fleurs comestibles, haricot mungo (soja), endive, asperge, brocolis, champignon, pommes de terre et carottes primeur et petites carottes.

Fruits exemptés jusqu’au 30 juin 2026 : framboises, fraises, myrtilles, mûres, groseilles, kiwis, cassis, surelle, surette, groseille pays, graines germes, fruits mûrs à point ».

Si les fruits murs sont exemptés jusqu’en 2026, je suppose que beaucoup de fruits deviendront « mûrs à point » !! Nous aurons donc droit à du mûr-dur-à point !

Oui banir les emballages est une bonne idée. Mais les choses doivent être envisagées encore plus largement.

Mon ananas du Costa-Rica, n’est pas emballé dans du plastique, mais est-il écologique en ayant parcouru 10.000 kilomètres pour être acheté en promo ici au fin fond de ma campagne normande à 1,50 € pièce ?

La question est « vite répondue ». Et la réponse est non !

Evidemment non.

L’écologie, ce n’est pas qu’une question d’emballage. C’est aussi et surtout une approche globale de la consommation de l’économie, de nos circuits d’approvisionnement et de notre façon de vivre.

Il y a deux siècles, sans mégalopoles tentaculaires, sans l’agro-industrie, nous vivions de manière soutenable, avec des circuits courts et une occupation du territoire.

Aujourd’hui c’est notre façon de vivre qui n’est pas soutenable, ni pour l’environnement, mais pas plus pour les individus qui souffrent.

L’écologie, c’est revoir notre façon de vivre, c’est retourner à la campagne, c’est faire décroître les villes massivement, et croître les campagnes. C’est faire décroître la consommation de produits et faire croître la connaissance, les compétences, les savoirs et la culture.

Cela se fera. Soit de façon contrainte, soit de façon organisée.

Nous sommes à la croisée des chemins.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

Laissez un commentaire
Cropped Favicon Economi Matin.jpg

Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.