Selon l’INSEE, les dépenses du foyer (électricité, chauffage, éclairage, etc.) représentent, en 2020, représentent en moyenne 33,4% de la consommation des ménages français. Ce chiffre a augmenté de 13,4 points depuis 1960 et l’évolution n’est pas la même sur le territoire français. Selon les données de l’agence des Opérateurs de Réseaux d’Energie (ORE), d’Enedis et de l’INSEE, Upenergie a dressé la conclusion suivante : la consommation électrique serait plus importante dans le Sud que dans le Nord.
Bon à savoir : Selon le Ministère du Développement durable, 10 millions de logements étaient encore chauffés à l’électricité en 2018.
Consommation électrique : Le sud plus gros consommateur français que le Nord
Selon l’étude de l’agence ORE, d’Enedis et de l’INSEE, les régions du Sud de la France sont les plus grandes consommatrices d’électricité avec une moyenne de 3MWh par habitant en 2020. La Corse est la région métropolitaine la plus énergivore avec une consommation moyenne de 3,28MWh par habitant.
De leur côté, les régions du nord sont les moins consommatrices d’électricité avec une moyenne de 2,16MWh par habitant. La région Île-de-France est la région qui consomme le moins d’électricité, en France métropolitaine, en 2020 avec une moyenne de 2,03MWh par habitant.
Avec une consommation électrique moyenne par habitant qui oscille entre 2.80 (Pays de la Loire) et 2.31MWh (Bourgogne-France-Comté), les régions situées au centre du territoire français forment un troisième ensemble de consommation avec une moyenne de 2.62MWh par habitant en 2020. Les régions situées autour de la Loire, Pays de la Loire et le Centre-Val de Loire ont une consommation électrique par habitant qui frôle celle des habitants d’Occitanie (région la moins consommatrice du Sud de la France avec 2.85MWh par habitant)
Légende : Tableau de la consommation par habitant des régions en France métropolitaine en 2020
Les régions d’Outre-mer sont très peu énergivores. A l’exception de la Réunion qui est la région la plus consommatrice d’électricité en France (métropole comprise) avec une moyenne de 5.07MWh par habitant en 2020, les autres régions consomment à peine, en moyenne, 1.51MWh par habitant.
Mayotte est, contrairement à la Réunion, la région qui consomme le moins d’électricité de France avec 0,91MWh par habitant. Cela peut notamment s’expliquer par le niveau de vie ou la faible démographie de cette région. Il faut rappeler que le taux de pauvreté à Mayotte était en 2018 de 77% et que le salaire moyen atteignait les 360€ contre 1.700€ en métropole.
Légende : Tableau de la consommation par habitant des régions françaises d’Outre-mer en 2020
Consommation électrique : Les disparités au niveau des villes
Les disparités de consommation électrique par habitant varient aussi en fonction des villes. A l’image de la répartition de la consommation électrique par région, les villes du Sud consomment en moyenne plus que les villes du Nord mais ce n’est pas tout : les villes de moins de 50.000 habitants consomment en moyenne plus que les villes de plus de 100.000 habitants.
Les villes de plus de 100.000 habitants qui consomment le plus d’électricité en France, en 2020, selon l’étude de l’agence ORE, d’Enedis et de l’INSEE sont Aix-en-Provence (2.46), Bordeaux (2.21) et Nice (2.12) avec une moyenne de 2.26MWh par habitant.
A l’inverse, les villes de plus de 100.000 habitants qui consomment le moins d’électricité en France, en 2020, sont Mulhouse (1.41), Rennes (1.38) et Saint-Etienne (1.34) avec une moyenne de 1.38MWh par habitant.
Légende : Tableau de la consommation par habitant des villes françaises de plus de 100.000 habitants en 2020
En ce qui concerne les villes de plus de 50.000 habitants, il existe un écart d’environ 2MWh par habitant entre les villes qui consomment le plus d’électricité comme Fréjus (3.15), Cannes (2.93) et Antibes (2.89) et les villes qui en consomment le moins comme Aubervilliers (1.20) et Créteil (1.09).
Légende : Tableau de la consommation par habitant des villes françaises de plus de 50.000 habitants en 2020
Les raisons de la disparité énergétique en France
La consommation électrique dépend de l’utilisation que l’on fait dans le logement. Selon l’ADEME, en 2019, 27,6% de l’électricité consommée concerne le chauffage soit près d’1/3 de la consommation électrique française. A cela, il faut rajouter la production d’eau chaude sanitaire (ECS) (12,9%), la ventilation (1,7%), le refroidissement et les activités ménagères (18,6%). Additionnés, la consommation électrique liée aux besoins thermiques des Français s’élève à 60,8%.
Légende : Tableau de la répartition des usages en électricité en France (source ADEME, 2019)
Plusieurs hypothèses peuvent expliquer cette disparité de consommation électrique sur le territoire français. Il est possible d’expliquer cet écart en prenant en compte :
- La différence de démographie : les régions du Sud de la France et l’Île-de-France sont plus densément peuplées que les régions du Nord
- Les sources d’énergie utilisées pour chauffer ou refroidir son logement : les régions les plus froides sur le territoire français ne sont pas les plus grandes consommatrices d’électricité, car elles ne se chauffent probablement pas qu’à l’électricité
- La thermosensibilité des Français : les écarts de température semblent impacter leur consommation électrique. Un pic de température soudain et anormal implique une hausse des besoins de chauffage et l’augmentation de la consommation.
- La performance isolante des logements : l’isolation thermique des habitations du nord de la France est peut-être plus importante que dans le Sud
1. Consommation électrique : Le rôle de la démographie
Selon l’Insee, entre 2013 et 2019, les taux de croissance démographique par an des régions du sud telles que l’Occitanie (+0,7%), l’Auvergne-Rhône-Alpes (+0,6%) et la Nouvelle-Aquitaine (+0,5%) ont connu une assez forte progression comparée aux régions du nord telles que les Hauts-de-France ou le Grand Est qui stagnent aux alentours des 0%.
Ce phénomène migratoire augmente la concentration de population dans les régions du Sud, ce qui peut expliquer la consommation d’énergie supérieure du Sud vis à vis du Nord.
Par exemple, en Occitanie, la population a augmenté de 10.3% entre 2006 et 2009 d’après l’Insee. Cette augmentation explique, potentiellement, l’augmentation de la consommation d’électricité de 9.5% sur la même période.
2. Consommation électrique : Les différentes sources d’énergie pour se chauffer en France
Selon l’ADEME, le chauffage représente 60% de la consommation électrique en France.
Les régions du nord consomment peut-être moins d’électricité que celles du sud parce que les particuliers utilisent moins d'électricité pour se chauffer. La propension des ménages à être équipé de chauffages à énergie fossile (fioul, gaz) ou à bois est peut-être plus importante que pour les régions du Sud.
Par exemple, les régions du Centre-Val de Loire et de Normandie ont consommé la plus grande quantité d’électricité en 2021, ce qui s’explique en partie par l’importance du parc de chaudières électriques.
Bon à savoir : La performance des équipements joue un rôle important dans la consommation électrique. Un logement équipé d’une pompe à chaleur ou de panneaux photovoltaïques permet d’économiser jusqu’à 80% sur sa facture énergétique.
3. Consommation électrique : La thermosensibilité des Français
Les Français sont thermosensibles ce qui signifie que leur comportement varie en fonction des variations de la température. Une baisse ou une augmentation thermique entraîne une hausse de la consommation d’électricité (chauffage ou refroidissement).
Bon à savoir : Le Réseau de transport d’électricité qu’une augmentation de 1°C entraînerait une hausse de la consommation de 12,3% l’été.
4. Consommation électrique : Les différences d’isolation du bâti français
Une mauvaise isolation thermique d’un logement peut causer une perte de jusqu’à 35% de son énergie thermique, ce qui se traduit par une consommation d’énergie plus importante en compensation et une facture d’électricité plus élevée.
Les logements du Nord de la France pourraient alors être mieux isolés pour faire face à des conditions climatiques plus difficiles (froid, humidité) que ceux du Sud de la France qui disposent d’un climat plus favorable (doux, plus sec, etc.) et donc être plus efficaces thermiquement.
La différence d’isolation du loti en France pourrait expliquer la consommation d’électricité plus importante des régions du sud de la France.